Le Petit Journal - L'hebdo du Lot-et-Garonne
La nature au gré de nos fragilitudes...
François Sternicha peintre photographe et Coline Closson, céramiste défient les éléments de la nature à la galerie d’art Montesquieu.
Malgré l’absence du duo d’artistes vendredi aprèsmidi au sein de la galerie, les oeuvres picturales, photographiques et sculpturales nous ont illuminés de leur présence. Elles nous parlent, nous persuadent, nous attristent, nous réjouissent, nous interrogent et nous perdent… Notre imaginaire s’envole au gré des regards qui s’égarent… l’art ayant cette fâcheuse tendance à nous faire emprunter un chemin qui n’est peut-être pas le même que celui qui inspire les artistes… « Nuit sans lune » évoque une migration nocturne des populations. La nature, inhospitalière, invite à fuir vers un Ailleurs peut-être lumineux… C’est à l’encre de Chine que François a réalisé son trio d’arborescences. Les arbres, véritables forces de la nature, bien souvent incompris par l’homme, sont ici représentés sans feuilles, dans ce qu’il y a de plus inquiétant. Faut-il y voir un signe de décrépitude ou les vestiges d’une calcination ? Pour réaliser « Nature forte » 1, 2 et 3, l’artiste s’est inspiré de ce qu’il perçoit depuis son atelier, à l’instar de lierres grimpants, symbolisant l’attachement en langage des fleurs, un attachement que l’on pourrait lier aux différentes disciplines dans lesquelles il excelle comme la peinture, la photographie et le dessin et dont il cherche à abolir les frontières. Plus loin, le regard embarque vers une île, petit bout de terre isolée, peut-être en quête de solitude, d’une douce quiétude ou d’un lieu pour déverser sa tristesse... Les oeuvres sternichiennes nous forcent à puiser jusqu’aux tréfonds de notre âme pour en extraire une essence conscientisante sur la noirceur et l’énigmatisme de ce monde mais porter aussi sur lui un regard plus apaisé où il fait bon se ressourcer.
Des sphères cosmiques, spirituelles et harmonieuses
Les oeuvres sphériques de la céramiste Coline Closson nous reconnectent à la matière et à l’esprit, évoquant la tête en lien avec le Ciel et le corps par la matière (grès, argile, porcelaine...) qui la compose. Les sphères symbolisent la vie dans sa féminitude : la cellule, l’oeuf, le ventre maternel... engendrant éclosion et épanouissement. Ce sont aussi les yeux de la connaissance et de la conscience. Leur infinitude s’ouvre sur tous les possibles et leur mouvance évoque aussi une certaine forme d’instabilité. Mystérieuses et intemporelles, elles subliment le lieu qui les accueille, tissant une belle harmonie avec les oeuvres picturales et photographiques de François Sternicha, nous amenant à prendre conscience de l’unité du monde.
L’exposition est présenté jusqu’au 8 octobre prochain du mardi au samedi de 10h30 à 19 heures. Entrée gratuite.
Tél. : 06 81 13 44 27. Source sphère : Adrien Choeur, « le symbolisme de la sphère », 12 octobre 2020, JePense.org