Le Petit Journal - L'hebdo du Lot-et-Garonne

Les invendus non alimentair­es pour pallier la précarité

Alors qu’un Français sur trois est en situation de précarité matérielle, les dons d’invendus des entreprise­s sont indispensa­bles pour subvenir aux besoins de millions de personnes. Des associatio­ns se sont spécialisé­es dans leur collecte. Focus.

- Julie Polizzi

D’après une étude Ifop de 2021 pour la Fondation Jean Jaurès et l’Agence du don en nature, près d’1 Français sur 3 doit renoncer très régulièrem­ent à l’achat de produits non alimentair­es de première nécessité. À la difficulté de se nourrir convenable­ment, s’ajoute en effet celle de se laver, de se vêtir et de s’équiper du minimum nécessaire pour vivre. Les familles peuvent heureuseme­nt compter sur les dons redistribu­és par les associatio­ns et provenant des particulie­rs mais aussi des entreprise­s. Ces dernières permettent de récupérer de gros volumes essentiels face à l’augmentati­on des besoins.

Suppléer les besoins

La Croix-Rouge, Emmaüs, le Secours Catholique, le Secours Populaire ou encore les Restos du Coeur sont quelques-unes des innombrabl­es associatio­ns de France qui soutiennen­t les publics les plus précaires en leur fournissan­t de la nourriture mais aussi des produits d’hygiène, des vêtements, des jouets, des livres, du mobilier et autres équipement­s

du quotidien. Or, si ces structures collectent des dons toute l’année auprès des particulie­rs, ces actes individuel­s de générosité sont loin de suffire pour répondre à une demande croissante. Dès le début des années 2000, des associatio­ns se sont alors créées pour aller chercher les produits nécessaire­s directemen­t chez les profession­nels. « Notre vocation est de collecter de gros volumes de produits neufs non alimentair­es auprès des entreprise­s pour suppléer les besoins des associatio­ns », nous présente ainsi Romain Canler, directeur général de l’Agence du don en nature, l’un des deux organismes à remplir cette mission en France

avec Dons solidaires. Grâce à leurs grands entrepôts, ces structures servent aussi de « zone tampon » en fournissan­t aux plus petites associatio­ns des produits qu’elles ne sont pas en capacité de stocker.

Hygiène, vêtements, équipement­s

Le coeur de cible ? « Les produits d’hygiène corporels représente­nt 45 à 50 % de nos collectes parce qu’ils apparaisse­nt comme essentiels après l’alimentati­on, détaille Romain Canler. Ensuite viennent les vêtements et notamment les sousvêteme­nts, pour 15 à 20 %, puis les jouets et les équipement­s de la maison. » En effet, d’après le directeur de l’Agence du don en nature, 75 % des quelque

1 600 associatio­ns partenaire­s ne pourraient pas obtenir les produits fournis autrement. L’Agence du don en nature estime que 1,3 million de personnes ont eu entre les mains un produit issu de ses collectes au cours des deux dernières années, et ce, grâce à quelque 200 entreprise­s qui donnent leurs invendus ou, de plus en plus souvent, qui programmen­t à l’avance une part destinée aux dons dans leur production (15 % des marchandis­es). De quoi valoriser leur image auprès du public et de leurs employés, tout en profitant de la défiscalis­ation associée.

 ?? © AGENCE DU DON EN NATURE ?? Des millions de produits non alimentair­es ne sont pas écoulés dans le commerce. Des associatio­ns se chargent alors de les collecter pour les redistribu­er aux plus précaires.
© AGENCE DU DON EN NATURE Des millions de produits non alimentair­es ne sont pas écoulés dans le commerce. Des associatio­ns se chargent alors de les collecter pour les redistribu­er aux plus précaires.

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