Le Petit Journal - L'hebdo du Pays Toulousain
Baylet, seul représentant de la région LRMP
Un ministère transversal
Celà faisait des années qu’il courrait après celà. On parlait déjà de lui pour intégrer le gouvernement sous Sarkozy. Il était dit qu’il trépignait d’impatience depuis l’annonce du départ de Sylvia Pinel qu’il devait remplacer. 23 ans après JeanMichel Baylet, président du PRG, est de retour au gouvernement. Certes, il n’hérite pas d’un maroquin régalien, comme il le souhaitait, mais il prend la tête d’un ministère assez nébuleux, celui de l’Aménagement du territoire, des Collectivités locales et de la Ruralité.
Un ministère qui était auparavant incorporé au sein du Ministère du Logement alors dirigé par Cécile Duflot puis Sylvia Pinel. Celui-ci vient donc d’être scindé en deux et le Président du PRG se retrouve avec des responsabilités moindres que sa protégée.
Candidat à la primaire socialiste en 2011 (il avait obtenu 0,64 % des voix), Jean-Michel Baylet était assuré d’entrer au gouvernement de par la loyauté du PRG et grâce au groupe de presse qu’il dirige (NDRL : en situation de monopole sur la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées).
Cette nomination, qui n’est pas une surprise, doit être décevante pour les soutiens de l’ancien sénateur de Tarn-etGaronne. Mais les apparences restent sauves : dans l’ordre protocolaire JeanMichel Baylet a été placé en 9e position devant des ministères pourtant bien plus importants comme l’Intérieur, l’Agriculture, le Logement, l’Economie ou la Culture. Drôle de cuisine interne.
Que peut-on dire d’un tel ministère, sinon qu’il occupe une situation transversale dans un domaine déjà occupé par d’autres ministères plus importants. Il suffit de lire sa description pour comprendre tout le flou qui l’entoure :
C’est pourquoi, la majorité du temps, le 1er Ministre adosse cette fonction à un porte-feuilles essentiel pour éviter tout conflit. Il s’agit de l’intérieur ou l’Agriculture (souvent des gouvernements de droite), l’Ecologie ou le Logement (gouvernements de gauche).
Dernièrement, la plus visible de ses actions fut l’importance prise par les intercommunalités et le renforcement du pouvoir des régions au détriment des départements, faisant aujourd’hui de cet échelon une coquille quasiment vide.
S’il est difficile de croire que Jean-Michel Baylet puisse imposer ses volontés à des ministres régaliens. En revanche, en Tarn-et-Garonne, il devrait avoir les pleins pouvoirs.
Dans l’opposition, l’unanimité dénonce un poste pour s’arroger la bienveillance du groupe de presse de la Dépêche du Midi et l’ensemble de ses satellites (Midi-Libre, l’Indépendant, Centre- Presse, La Nouvelle République, Le Petit Bleu…).
C’est le cas notamment de Louis Aliot (Vide-président FN/RBM), sûrement le plus critique envers cette nomination : « C’est un Gouvernement de fin de règne. Tout le monde est récompensé pour aller à la soupe et Baylet a enfin son ministère à un an des Présidentielles c’est vraiment une carotte. Alors que 80 % pensent que François Hollande ne doit pas se représenter, c’est un changement gouvernemental pour rien avec plus de ministre qu’avant. C’est le socialisme dans sa grandeur, le clientélisme et le copinage ».
Un minstère pour un journal