Le Petit Journal - L'hebdo du Pays Toulousain
Une belle personne
Alors que partout dans le monde - y compris chez nous - règne une folie de violence et de sang, largement relayée en boucle par les médias, il devient vital de cultiver des antidotes pour protéger nos esprits et nos coeurs de la peur et du désespoir. C’est ce qu’a fait notre amie Mathilde, un peu par hasard au début et ensuite avec reconnaissance envers la providence. Un ami* d’ami - qui selon la loi mathématique est donc un ami - prépare la publication d’un livre qui doit être remis à l’imprimeur «prêt à flasher». C’est-à-dire après relecture, corrections et mise en page. L’aventure a débuté il y a quelques semaines et Mathilde s’est embarquée pour un long et merveilleux voyage vers une autre planète. Relire, corriger, mettre en page, méditer, rêver... C’est le récit de la vie et de l’oeuvre d’un chanteur compositeur disparu il y a quelques années et qui n’a pas eu la notoriété méritée. Paradoxalement, nous connaissons tous une et même plusieurs de ses chansons qui figurent au répertoire de nombreuses têtes d’affiche. Citons, pour exemple, Les Frères Jacques pour lesquels il a abondamment écrit et composé - avec son compère Bernard Lelou.
Ce qui frappe d’abord, selon Mathilde c’est, que sur n’importe laquelle de ses photos, cet homme est en train d’éclater de rire. Il est heureux. Parce que, explique-t-il, il est entouré de ses très chers amis qui, pour lui, composent sa vraie famille - celle qu’il s’est choisie - en plus de celle que lui a donnée la nature. Lorsqu’on arrive à la fin de ce texte, rédigé dans le style qui convient exactement au sujet - qui, à n’en pas douter, est un frère jumeau de l’auteur, tant ils se ressemblent -, on se sent différent. Heureux, avec l’envie de rester dans cet état. On peut regretter fugitivement de ne pas avoir rencontré cet être hors du commun, mais pas vraiment. Ses enseignements demeurent dans ses chansons, dans sa vie et dans le témoignage de ceux qui l’ont connu. Il n’a pas eu la notoriété méritée. Certes. Et si c’était tant mieux ? Et par sagesse, inconsciente ou non, s’il avait délibérément évité la solitude de la célébrité, lui qui ne se sentait lui-même qu’au milieu des gens ? Sur scène où il parlait avec le public autant qu’il chantait, avec ses amis, bien sûr et avec ses voisins, paysans du Puy de Dôme, où il vivait le plus souvent possible dans un bonheur simple auprès de sa bien-aimée.