Le Petit Journal - L'hebdo du Pays Toulousain
Carnet noir Fronton rend hommage à Jean Tissonnières
Il y a des personnes qui marquent les lieux et les époques, des meneurs d’hommes et de bâtisseurs d’avenir qui laissent leur empreinte sur les collectivités. Jean Tissonnières était de ceux-là. Sportif de haut niveau et entraîneur, viticulteur et maire de Fronton pendant 30 ans (1971-2001), débordant d’énergie et foisonnant de projets, Jean Tissonnières a transformé Fronton en ce qu’il est aujourd’hui : une ville au coeur d’un vignoble réputé, où il fait bon vivre, où l’on a envie de s’installer, élever ses enfants et construire sa vie, une ville qui grandit avec son temps, une ville forte de son avenir.
Amoureux du sport, fondateur du club d’athlétisme de Fronton en 1942 et président en 1950, Jean Tissonnière a toujours su fédérer les gens autour de sa passion et leur transmettre ce savoirfaire et savoir-être des champions combinant dans un franc-jeu l’excellence de soi et le respect de l’adversaire. Chevalier du Mérite sportif (1960), médaillé d’or de la Jeunesse et des Sports (1971), Chevalier de l’Ordre des Palmes Académiques (1980), il a porté son club à la notoriété régionale et nationale. En 1963, L’Equipe écrivait sous la plume de Gaston Meyer : « Multipliez par cent le nombre de Tissonnières… et le problème du sport français sera résolu ». Devenu maire, il a toujours oeuvré à ce que la vie associative frontonnaise fleurisse, persuadé à juste titre que le sport est la meilleure fabrique d’un lien social sain et durable. L’avenir lui a donné raison.
Amoureux de la vigne, Jean Tissonnière a su, avec intelligence et courage, transformer le vignoble de Fronton dans cet AOP fort apprécié qui ne cesse d’engranger les récompenses aujourd’hui. Grâce à ses efforts et à sa capacité de persuasion, le vin de Fronton accompagna les délégations olympiques partout dans le monde à Munich (1972), à Montréal (1976), à Moscou (1980), à Los Angeles (1984), à Albertville (1992) et ailleurs. Neuf ans président de la Cave coopérative et du syndicat des vins, il devint de bonne heure conscient que l’avenir du vignoble est dans la qualité : l’obtention de l’AOC en 1975, sa défense acharnée dans les années 1980, la promotion novatrice des « Saveurs et Senteurs », ont placé Fronton au coeur d’un vignoble unanimement apprécié et respecté.
Amoureux de sa ville, Jean Tissonnière s’est investi corps et âme dans vie de son village. Elu municipal dès 1965, maire de 1971 à 2001, et conseiller général de 1973 à 1979, Jean Tissonnière a su qu’une commune doit grandir avec son temps, être de son époque et se forger un avenir. Aussi a-t-il bâti cet avenir sur l’école, sur la culture et le sport, sur les services municipaux, sur l’aménagement urbain. L’école primaire (1976), l’école maternelle (1988) et le collège (1983), l’Espace Gérard Philipe (1992), la Halle des sports (1995) qui porte aujourd’hui son nom, le parc de Xeresa (1988), l’étoffement du service enfancejeunesse et du CCAS comptent parmi les nombreuses réalisations de ses équipes municipales durant ses 30 ans de mandat.
Amoureux des gens, Jean Tisonnières ne s’est jamais éloigné des Frontonnais. Il a toujours pratiqué une conduite des affaires publique fondée sur la proximité, sur l’amitié, sur la volonté d’écouter et sur la confiance dans l’avenir.
Ambitieux et visionnaire, Jean Tissonnière a toujours parié sur la qualité : l’excellence des compétitions sportives, la qualité des vins de Fronton, la qualité de la vie à Fronton. L’avenir lui a donné pleinement raison. Jean Tissonnières restera dans le coeur de tous les Frontonnais qui l’ont connu. Par ce qu’il a fait pour sa ville, il s’imposera dans la mémoire de tous ceux qui n’ont peut-être pas eu la chance de le croiser, mais qui vivent aujourd’hui à Fronton, son Fronton.
Mercredi 14 novembre, ses amis, ses concitoyens, ses collègues se sont réunis autour de sa nombreuse et aimante famille, pour la cérémonie d’enterrement dans l’église de Fronton.