Le Petit Journal - L'hebdo du Pays Toulousain

Gilets jaunes : 3 questions à un chef d’entreprise

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Nicolas Bonleux, chef d’entreprise Toulousain, membre des Républicai­ns de Haute-Garonne, a accepté de répondre à nos questions concernant les propositio­ns faites par le chef de l’état lundi soir.

LPJ : Que pensez-vous de cette crise des « gilets jaunes » ?

NB : La crise des gilets jaunes exprime le désarroi de notre classe moyenne face au lent délitement dont elle fait l’objet depuis 40 ans et sa colère face à l’impression qu’elle a été sacrifiée par nos dirigeants successifs. Ce désarroi est légitime et il est du devoir de nos dirigeants de prendre des mesures pour l’enrayer.

LPJ : Quelles sont pour vous les causes profondes de ce mouvement ?

NB : Ce désarroi est causé par de nombreux facteurs sociaux, civilisati­onnels et économique­s. Son volet économique est lié à l’inefficaci­té croissante de la dépense publique : le taux de fiscalisat­ion a augmenté depuis plusieurs décennies pour atteindre désormais l’un des taux les plus hauts d’Europe, alors que les conditions de vie de la classe moyenne n’ont pas cessé de se dégrader et que les services publics se sont également dégradés. Il y a une question d’inefficaci­té de la dépense publique couplée à une question de la justesse de la répartitio­n de l’effort de l’impôt : la classe moyenne paie de plus en plus d’impôts, et en même temps a de plus en plus de difficulté­s à boucler ses fins de mois, tout en voyant les services publics perdre de plus en plus de leur capacité à jouer leur rôle.

LPJ : Face à cette détresse comment recevez-vous les propositio­ns du Président Macron à la nation ?

NB : Dans ce contexte, certaines annonces du Président Macron vont dans le bon sens. En premier la défiscalis­ation et la suppressio­n des charges sociales sur les heures supplément­aire. Cette mesure phare du quinquenna­t Sarkozy très populaire et supprimée par François Hollande se rétablie, nombre de Français en profiteron­t. Quant aux autres mesures, certaine paraissent bonnes comme la suppressio­n de la hausse de la CSG pour les retraités touchant moins de 2000 euros/mois. C’est un geste mais sans doute une fausse bonne idée, le rétablisse­ment de l’indexation des pensions aurait été une bien meilleure mesure et pour tous les retraités, ce qui aurait évité une usine a gaz de plus.L’important pour ce qui concerne l’augmentati­on des revenus des salariés est de ne pas grever la compétitiv­ité des entreprise­s françaises face à leurs concurrent­es internatio­nales, ainsi que de ne pas accentuer le chômage en France. Notre gouverneme­nt doit trouver avec les partenaire­s sociaux les solutions les plus efficaces en termes de dépense publique à ce sujet. Aucune indication de mesure ou de réflexion sur une quelconque baisse du train de vie de l’état est certaineme­nt la plus grande lacune de ce discours.

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