Le Petit Journal - L'hebdo du Pays Toulousain
Le yo-yo du pouvoir d’achat
Au cri des gilets jaunes «La vie est plus dure», le gouvernement répondait «le pouvoir d'achat augmente». Et si la crise était née d'un giganmalentendu tesque ? En effet, selon l’Insee, après dix ans de stagnation, le pouvoir d'achat des Français a augmenté en 2018. Mais par àcoups, pas de la même manière pour tout le monde.
En réalité, ils avaient raison tous les deux. Mais ils ne parlaient pas de la même chose, comme le montrent des statistiques publiées ce mardi par l'Insee.
Le gouvernement a raison de dire que le pouvoir d'achat augmente : + 1,4% cette année. Mais le diable est dans les détails, ou plutôt dans les variations selon les trimestres. Car le pouvoir d'achat a nettement baissé au premier trimestre (-0,4 %), après les hausses de 2017. En cause, la décision du gouvernement de reporter ou d'étaler plusieurs mesures positives pour les salaires (baisse des cotisations sociales ... ), tout en maintenant la hausse de la CSG et des taxes sur les carburants.
Le Président de la République l’a lui-même admis : « Nous sommes allés trop lentement ». Pire, ils avaient freiné, au nom des grands équilibres budgétaires, en demandant au bon peuple d'attendre l'automne.
Poursuivons le cours des trimestres. Le deuxième est très bon (+0,7 %), grâce à la chute des prix du pétrole, donc de l'inflation. Puis le troisième est moins bon (+0,3 %), avec une vive remontée des prix à la pompe, tandis que les salaires stagnent.
En mi-août, c’est la courbe des prix qui monte plus vite que la courbe des salaires, pour la première fois depuis dix ans…
En clair : le souvenir d'un mauvais premier trimestre, et le coup de frein du troisième, peuvent ainsi expliquer le « ressenti » de baisse du pouvoir d'achat qui débouche mi-novembre sur les gilets jaunes.