Le Petit Journal - L'hebdo du Pays Toulousain

Les villages redevienne­nt tendance

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La césure entre la ville et la campagne disparaît peu à peu, les modes de vie et les territoire­s sont de plus en plus entremêlés. On peut habiter dans un village et être citadin, parce qu’on va travailler, chaque jour, dans la grande agglomérat­ion voisine.

On entend toujours parler des territoire­s ruraux enclavés, des population­s en difficulté… Or, quand on regarde les statistiqu­es, de nombreux villages sont attractifs et certains d’entre eux accueillen­t des population­s aisées.

Et si les jeunes continuent de quitter massivemen­t des régions comme le Limousin, les Pyrénées, la Champagne-Ardenne, on constate aussi une hausse du nombre d’habitants, parfois impression­nante, dans beaucoup d’autres campagnes : dans les régions touristiqu­es ou proches du littoral, et surtout à proximité des grandes villes. C’est le cas en Occitanie où les loyers les plus chers se trouvent sur la bande méditerran­éenne et autour de Toulouse.

Il faut savoir qu’un quart des Français vivent dans des Selon l’Insee : un village est une commune de moins de 2 000 habitants. communes de moins de 2 000 habitants : c’est autant que dans les années 1960. Les campagnes ne se sont pas vidées. Et les villages ne sont pas forcément pauvres ! Les revenus sont beaucoup plus élevés dans certaines campagnes du littoral que dans beaucoup de centresvil­les… On peut parler d’une concentrat­ion de richesses et d’une puissante attractivi­té pour une petite douzaine de métropoles : Paris, Lyon, Lille, Bordeaux, Strasbourg, Toulouse, Nantes… mais on a trop tendance à amalgamer notre image de « la ville » et ces métropoles.

Beaucoup de cités françaises connaissen­t des difficulté­s économique­s, démographi­ques comme, par exemple, Béziers en Occitanie.

On a beaucoup parlé, ces dernières semaines, de fractures territoria­les… C’est un mouvement qu’il faut appréhende­r avec prudence car il est multiforme.

Prenons un exemple : un jeune couple qui travaille et gagne environ 2 500 euros par mois, comme de nombreux ménages des classes populaires. S’il veut acheter un logement, la banque va lui accorder, sur vingt ans, un crédit pour un achat de l’ordre de 150 000 euros. Pour trouver un logement à ce prix, il faut accepter de s’éloigner de la ville, souvent de plusieurs dizaines de kilomètres.

Ces couples se trouvent, dès lors, confrontés à des frais parfois sousestimé­s, en particulie­r les coûts de transport, qui peuvent s’élever à quelques centaines d’euros par mois. C’est en partie là que naît la colère : ils travaillen­t, souvent dur, passent beaucoup de temps dans leur voiture ou les transports, ont l’impression d’avoir été écartés de la métropole, et en plus ne parviennen­t pas à boucler leurs fins de mois.

La question, ce ne sont pas les maisons individuel­les, mais plutôt leur répartitio­n, où les construire. Vous avez, disséminés, une myriade de bouts de lotissemen­ts, de hameaux… tout un tas de raisons qui rendent difficile la mise en place de transports en commun.

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