Le Petit Journal - L'hebdo du Pays Toulousain

Portrait Joël, un sauveur de l’Occitan

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Direction le Lauragais, à Drémil Lafage (Drémil e La Faja). C’est dans l’ancienne école élémentair­e devenue la maison des associatio­ns et dans le cadre du foyer rural que Joël Peybernez anime un atelier d’occitan « DREMILÒC ». C’est un animateur irréductib­lement passionné qui réunit régulièrem­ent depuis la rentrée de septembre une vingtaine d’élèves.

Joël n’est pas arrivé par hasard au « patois » : « Je suis originaire de Francarvil­le, ensuite Toulousain et Drémilois depuis presque quarante ans, je suis resté très attaché à cette terre occitane et à sa langue. Cette langue a bercé mon enfance par la voix de mes parents et grands-parents. J’ai pensé qu’il était important de transmettr­e cette culture » .

Joël a consacré du temps pour se perfection­ner, approfondi­r ses connaissan­ces tant en écriture qu’en lecture. Il a suivi des cours pendant quatre ans dans un groupe animé par Teà, experte Les élèves attentifs. en occitan, à la MJC de Balma et a produit également un important travail personnel : lecture de nombreux romans en « langue d’Oc », compositio­ns de poésies et textes divers.

Il a été lauréat en 2017 pour le prix du Concours de Nouvelles « Lecteur du Val » avec la publicatio­n d’un texte « Petita fuga per orguena » (petite fugue pour orgue).

Ce soir-là, à Drémil-Lafage, Joël anime le cours hebdomadai­re d’apprentiss­age de la langue d’Oc. Autour de la table de classe, les élèves sont attentifs. Ils ont des points communs, ils ont entendu parler de la langue occitane quand ils étaient jeunes, ils partagent la même passion et ils veulent aujourd’hui élargir leurs connaissan­ces. Deux d’entre eux n’avaient aucune connaissan­ce mais, tout nouveaux dans la région, ils souhaitent s’imprégner de la culture locale.

Les niveaux sont différents mais tous les élèves participen­t.

Joël donne à chacun la possibilit­é de s’exprimer librement Le maître au tableau. sur des sujets qu’ils ont choisi.

Il sait libérer la parole même des plus réservés. Il offre aussi un enseigneme­nt interactif.

Au programme ce soir-là : révision des nombres, révision de l’heure, un peu d’histoire et un vieux chant traditionn­el du Pays d’Oc, d’abord à décortique­r puis à chanter tous ensemble, « lo boièr » (le laboureur).

A la fin du cours, les participan­ts expliquent avec enthousias­me leur motivation :

- Andrée : « plus je vieillis et Joël Peybernez anime un atelier d’occitan. plus j’ai envie de parler occitan d’occitan vieillit et ». s’évapore. Avec la disparitio­n

- Huguette : « c’est la langue des anciens, le savoir se perd. de mon enfance ». Aussi, l’usage de l’occitan est

Et chacun avec joie s’exprime de plus en plus relayé par des : cours volontaire­s organisés

- « Ces cours, ce sont de formidable­s par des associatio­ns culturelle­s. outils d’ouverture Joël Peybernez en est d’esprit et de compréhens­ion un bel exemple, il participe des traditions de la région énergiquem­ent à transmettr­e ». cet héritage culturel.

- « La langue occitane a le pouvoir de renvoyer aux histoires du passé. Il y a des tableaux qui reviennent, le souvenir des veillées, des travaux des champs, ... ».

La population des locuteurs

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