Le Petit Journal - L'hebdo du Pays Toulousain

Chronique littéraire de Jacques De Bono-Scotto

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Au loin, des missiles tombent, des civils, femmes et enfants, meurent...A deux heures de l’Europe, la guerre gronde ; nous, la chaleur nous incommode, les incendies ravagent nos forêts, détruisent des habitation­s et terrorisen­t les habitants. Le livre est un objet silencieux et savant qui dégage comme une sorte de parfum, entre nos mains ; les mots nous embellisse­nt !

Floc’h & Rivière Villa Mauresque-Somerset Maugham et les siens (La Table ronde). C’est un bonheur de lire et retrouver, 57 ans après sa mort, l’auteur anglais Somerset Maugham et sa villa mauresque. Les auteurs ont eu la belle idée de le réhabilite­r dans ce livre bien illustré de dessins évoquant sa vie.En touchant et en lisant cet ouvrage, l’eau méditerran­éenne de Saint Jean Cap Ferrat se diffuse entre nos doigts. Le grand écrivain se raconte... Serge Toubiana Le fils de la maîtresse -Prix Marcel Pagnol 2022-(Arléa). Arléa est une maison d’Edition précieuse à mon goût car elle nous offre des livres rares et des auteurs bien honorés. Serge Toubiana, ce méditerran­éen de Tunis, ce critique de cinéma sévère, m’a ému par ce livre où tous ses souvenirs sont écumés. Ce grand monsieur m’a bouleversé en parlant de sa mère... Il la cherche encore...mais qui ne cherche pas sa mère ? Ecrire son enfance, c’est souffrir du manque de tous ces moments heureux passés sur sa terre natale. Très beau livre. Sophie Desmarais Tout pour être heureuse...(Michel Lafon). En lisant ce livre, une question simple m’est venue : c’est quoi le bonheur ? L’auteure a écrit un livre sincère et vrai. Elle a été un souffre-douleur alors qu’elle avait tout pour la combler matérielle­ment du moins. Ses parents l’humilient, les brimades la blessent, l’amour est inexistant ou acheté. Récit puissant qui vous fait réfléchir sur la valeur réelle de l’argent. Sophie Desmarais est une philanthro­pe engagée auprès des plus démunis.

Delphine Horvilleur Vivre avec nos morts (Grasset). Ce n’est pas la Toussaint mais c’est un livre funèbre quand même. L’auteure nous révèle sa façon d’apprivoise­r la mort, entretenir le fil qui nous relie aux personnes parties...Mais tout reste flou encore car le devenir après, c’est quoi ? Béni celui qui sait parler aux âmes défuntes.

Paule Constant La cécité des rivières (Gallimard). Paule Constant est la plume littéraire de cette Afrique qu’elle connaît bien, tous ses souvenirs en héritage. Son inspiratio­n est née de sa jeunesse passée là-bas et celle aussi que feu son époux lui a transmise, lui le médecin spécialist­e des maladies tropicales, récemment disparu.La cécité des rivières, c’est le roman nostalgiqu­e du retour aux sources de cette Afrique magnifiée par Paule Constant. Une réflexion lumineuse sur la constructi­on de soi. Maxime Tandonnet

Georges Bidault- De la Résistance à l’Algérie française(Perrin). Un peu d’Histoire pour terminer cette chronique. A quelques semaines de la visite en Algérie du Président Macron, j’entendais vous parler de cette biographie importante d’un personnage aussi important, Georges Bidault. Cet homme tant sollicité et mis en avant dans bien des situations difficiles a connu une fin de pestiféré parce qu’il se voulait défenseur de l’Algérie française. Un vieillard Général-deux étoiles- l’a vidé de tous ses projets et mis à l’écart. L’auteur doit être remercié de mettre en lumière un politique pas comme les autres.

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