Le Petit Journal - L'hebdo du Pays Toulousain
Pour ne jamais oublier le 20 août 1944
Il y a 78 ans, alors que la Seconde Guerre mondiale prenait un tournant décisif, Villaudric vivait le jour le plus sombre de son histoire en payant un lourd tribut : 19 innocents fusillés et de nombreux blessés suite au passage d’un convoi allemand. Dimanche dernier, une cérémonie s’est déroulée pour ne jamais oublier le massacre de l’ancien café.
20 août 1944. Les soldats allemands, vaincus, quittent Toulouse libérée pour traverser le frontonnais et aller déposer les armes. Dans l’après-midi, une camionnette chargée d’essence avec cinq résistants en mission de ravitaillement, rencontre l’arrière de la deuxième colonne et un jeune FFI ouvre le feu sur une sentinelle sans la toucher. Celle-ci donne immédiatement l’alerte. Les soldats commencent à tirer dans tous les sens. Le chauffeur de la camionnette, Alain de Falguières, ne peut s’échapper. Il est brûlé vif. Quelques mètres plus loin, devant le café, les allemands font sortir les joueurs de cartes et les mitraillent contre le mur. Le carnage terminé, la colonne se remet en route, traînant deux blessés miraculeusement abandonnés un peu plus loin, tuant encore une femme à une fenêtre et un enfant de 10 ans derrière les volets d’une cuisine, incendiant quelques granges et maisons sur le chemin de Villemur. Bilan, 19 victimes.
Le 20 août est une date qui rappellera toujours aux villaudricains la journée la plus sombre de leur histoire, celle qui fait de nous un village martyr. Ce dimanche matin, les municipalités de Bouloc et Villaudric étaient associés, comme chaque année, pour une matinée commémorative rendant également hommage aux résistants Lotois tués sur la route de Fronton et la famille Komornik, déportée et exterminée à Auschwitz.