Le Petit Journal - L'hebdo du Pays Toulousain
Chasse : les enjeux de l’ouverture
A quelques jours de l’ouverture générale de la chasse programmée ce dimanche 11 septembre, Jean-Bernard Portet, Président de la fédération des chasseurs de Haute-Garonne depuis 2010, est enthousiaste à l’heure d’attaquer cette nouvelle saison : « Comme chaque année, il y a une petite excitation palpable chez tous les passionnés de chasse… Ils attendent l’ouverture avec impatience ! »
Si le commingeois précise que cette ouverture de la saison 2022 ne donne lieu à « aucune préparation différente que les années précédentes », il précise qu’en Haute-Garonne, quelques ouvertures anticipées ont déjà eu lieu. C’est le cas de la chasse à l’affût et à l’approche du chevreuil depuis le 1er juin ou encore de la chasse au sanglier en battue depuis le 1er août « pour palier à certains dégâts du côté du monde agricole. » Si au niveau national, certaines associations anti-chasse ont essayé de faire reporter l’ouverture suite à la canicule et à la sécheresse de cet été, JeanBernard Portet assure qu’il n’y a « aucune raison » de reporter ce rendez-vous. Et de préciser « les chasseurs sont des gens absolument responsables et impliqués pour les territoires où ils chassent. Nous sommes des gens qui sont conscients que pour pratiquer leur passion, il faut respecter l’habitat du gibier. Nous ne sommes pas là pour détruire l’environnement, au contraire ! »
11 500 chasseurs en Haute-Garonne
Au sujet des particularités météorologiques de cette année, le résidant de Roquefort-sur-Garonne insiste sur le fait que le climat n’aura pas de conséquences négatives sur la faune, bien au contraire : « Ce climat sec et chaud a été très favorable à la reproduction du petit gibier… Cela a favorisé l’expansion des lapins, lièvres et autres faisans. Le grand gibier s’est également adapté à ces conditions climatiques exceptionnelles. Cette chaleur a donné un rythme de reproduction tout à fait intéressant et on va s’en rendre compte dès dimanche sur le terrain… » Avec 11 500 chasseurs et 515 associations communales de chasses agrées, la Haute-Garonne connaît une stabilité d’effectif malgré une baisse annuelle de 2%. La population la plus représentée restant les hommes entre 40 et 65 ans. La Haute-Garonne justement, quels en sont ses spécificités ? Pour le patron des chasseurs départementaux, il s’agit d’un « biotope très particulier, avec les plaines céréalières du Lauragais d’un côté et la chasse en montagne de l’autre. » Et de préciser : « Nous avons un panel très varié avec presque toutes les pratiques. Du gibier d’eau aux espèces emblématiques de nos Pyrénées en passant par les petits gibiers du piémont (perdreaux, faisans, lièvres, etc.) »
«Il faut se respecter mutuellement...»
Pratique ancestrale, ce loisir historique qui en contrarie parfois certains autres (marche, vélo, etc.) n’en reste pas moins une activité décriée par une partie de la population. Un point sur lequel Jean-Bernard Portet apporte beaucoup d’attention : « En tant que président, mon souhait est que pour cette ouverture et tout au long de la saison, tout se passe pour le mieux. Je souhaite que tous les chasseurs puissent pratiquer leurs loisirs avec calme et sérénité, que le territoire soit partagé dans la meilleure des ambiances possibles avec tous les utilisateurs de la nature. Nous travaillons à une sécurité maximale, alors soyons tous agréables, polis et bien élevés ! » Jean-Bernard Portet rappelle que « tout ne dépend pas des chasseurs. Il faut apprendre à toujours mieux se respecter mutuellement. » Et de conclure un brin philosophe : « Monter les gens les uns contre les autres, n’a pas d’intérêt, surtout de nos jours alors qu’il y a des sujets bien plus graves que de savoir s’il faut interdire la chasse… » Un nouvel appel à mieux partagé la nature avant de retrouver les sentiers ce dimanche.