Le Petit Journal - L'hebdo du Pays Toulousain
Pénurie de chauffeurs de cars : l’Occitanie est-elle épargnée ?
La pénurie de chauffeurs de cars scolaires est un sujet épineux pour l’année scolaire 2022-2023. La présidente de la Région Occitanie, Carole Delga se veut rassurante suite au recrutement de centaines de chauffeurs. Des mesures jugées insuffisantes par l’opposition.
«En Occitanie, le service sera assuré dans des conditions normales à la rentrée», avait affirmé la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, quelques semaines avant la rentrée des classes. Alors que la Fédération nationale de transport de voyageurs (FNTV) avait alerté, en juin dernier, sur un manque de 8000 conducteurs de cars scolaires pour la rentrée, Carole Delga a annoncé que «près de 300 nouveaux chauffeurs ont été recrutés pour cette nouvelle rentrée scolaire». Chaque année, la Région transporte plus de 170 000 élèves, de la maternelle au lycée et Carole Delga se voulait rassurante, «tout est mis en oeuvre pour que la rentrée se déroule dans des conditions normales».
Dès janvier 2022, la région Occitanie avait commandé une grande campagne de recrutement et en juin 2022, des “job dating” ont été lancés dans les quartiers prioritaires à Toulouse, Montpellier ou encore à Rodez. Toutefois, le recrutement de conducteurs n’est pas fermé, Carole Delga préférant «anticiper pour ne pas subir». L’opposition réticente à cette campagne de recrutement
«Je crains que le recrutement de 300 chauffeurs en Occitanie ne permette pas d’assurer à long terme un service de qualité pour les 170 000 enfants qui utilisent les transports scolaires et 5 000 véhicules», rétorque Aurélien Pradié, conseiller régional d’opposition. Des sujets qui «méritent que l’on agisse rapidement et concrètement», selon le numéro 3 des Républicains (LR). Une campagne de recrutement rapide de la part de la Région, laquelle fait craindre à Aurélien Pradié que «les solutions trouvées pour la rentrée 2022 ne soient pas viables à long terme». Le président du groupe “l’Occitanie courageuse” au Conseil régional estime que «la fidélisation de cette profession passe par la revalorisation salariale et l’amélioration des conditions de travail». Et pour conclure, «on ne peut se permettre de faire des petites économies sur le dos de nos jeunes et de nos services publics».
Les propositions d’Aurélien Pradié
Face à cette problématique chronique du manque de personnel dans les services publics, Aurélien Pradié propose un lot de solutions, précisément sur la question des conducteurs de cars. Le conseiller régional suggère une mesure prise par la Région Grand Est et qui consiste à «proposer des formations doubles pour faciliter le cumul de 2 emplois partiels : conducteur / livreur, conducteur / maîtrenageur». Aurélien Pradié conseille également «un recensement effectif des agents publics des collectivités locales et des employés à temps partiel susceptibles d’être mobilisés en complément de leur activité». En effet, ce dernier craint qu’«un seul arrêt maladie», soit une «catastrophe» pour assurer les services. Par ailleurs, Aurélien Pradié estime que «la question des accompagnateurs dans les transports pour les élèves de maternelle qui sont trop jeunes pour mettre une ceinture de sécurité ou reconnaître l’arrêt où ils doivent descendre», doit également être abordée par le Conseil régional. Enfin, grand combat politique d’Aurélien Pradié, que soit au sein de l’hémicycle de l’Assemblée nationale et au sein de l’hémicycle du Conseil régional, qu’est la question du handicap, il martèle qu’il «faut urgemment avancer sur les questions de l’accessibilité et de la sécurité dans les bus pour les personnes à mobilité réduite».