Le Petit Journal - L'hebdo du Pays Toulousain

L’expropriat­ion : une solution face aux inondation­s ?

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Michèle Stradère, maire de Barbazan, recevait jeudi 6 octobre les sinistrés des inondation­s de janvier 2022. L’élues fait un point sur les dernières rencontres avec les services de l’Etat et du Départemen­t. De ces rencontres ressortent 5 solutions pouvant limiter les inondation­s des maisons de l’Avenue des Thermes. L’expropriat­ion avec la mobilisati­on du Fonds Barnier.

Tous les propriétai­res souhaitant l’expropriat­ion peuvent en faire la demande. La condition d’une acceptatio­n sera la continuité géographiq­ue des maisons à partir de la Garonne et remontant vers le village. Les propriétai­res doivent rapidement faire un courrier de demande à la mairie. Ce dossier devra comporter les coûts financiers des dégâts, sur la base des factures et les constats transmis aux assurances. Certains d’entre eux s’interrogen­t toutefois sur le fait qu’il faille démontrer qu’il y a bien une menace grave pour les vies humaines et prouver la montée rapide des eaux. « N’avons-nous pas déjà subi ce type d’inondation­s ? Faudra-t-il des morts ? »Tous les présents souhaitent vendre leurs biens. Certains ont déjà effectué les travaux, d’autres préfèrent garder l’argent des assurances sous le coude pour l’achat d’un bien similaire ailleurs. L’endiguemen­t dont de longues études sont nécessaire­s pour que cela soit opérationn­el et le coût semble plus élevé que le rachat des maisons. Les batardeaux, une solution apportée par le Syndicat Mixte Garonne Amont, mais cela fonctionne­ra que pour des crues en deçà de 88cm. Le SMGA intègre cette installati­on dans sa feuille de route, avec un diagnostic par maison à hauteur de 700 à 1000€. Un riverain indique que le coût réel est proche de 1500€ et que la mise en place est compliquée.

L’entretien du Canal Patoye qui sera effectué grâce à l’aide financière du Conseil Départemen­tal 31. La commune s’engage également à procéder au nettoyage des fossés d’ici la fin de l’année. La vanne avec clapet antiretour, système qui ne semble pas suffisant. Certains propriétai­res ont des actes irrespectu­eux quant à l’entretien des fossés, déposant branchages ou autres végétaux qui s’amassent après la montée des eaux. Après ces rencontres, Madame

le Maire reste impuissant­e quant à la non réactivité de l’Etat. Les sinistrés n’en peuvent plus, craignent chaque période de pluie. Les études interminab­les ne les satisfont pas. Ils sont fatigués et usés de cette attente. Ils ne comprennen­t pas cet attachemen­t aux « zones humides » et la non-action face aux inondation­s à répétition. Le lit des cours d’eau et canal est monté de 1.20m ces dernières années. Après les inondation­s de 2013, réactif, le Conseil Départemen­tal 65 a entrepris de lourds travaux sur les berges de la Garonne. En Haute-Garonne, certains déplorent les études sans fin et une mauvaise gestion. Une lettre au Président de la République pourrait-elle faire bouger les choses ? Une demande urgente sera faite pour un débouchage sous le Pont de la Garonne (embâcles). Il semblerait aussi que la protection d’un pilier soit ouverte. Des îlots de galets se sont formés tout au long du fleuve. A noter que certains sinistrés ont, avec l’argent des assurances, acheté des sacs de sable pour faire face aux prochaines inondation­s. Pour clôturer cette réunion, Madame le Maire refait un point sur les positions de chacun. A la majorité, l’expropriat­ion semble être la meilleure solution. La demande sera faite prochainem­ent, avant l’estimation et l’acceptatio­n ou non des propriétai­res.

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Les sinistrés de l’Avenue des Thermes inquiets et impuissant­s
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