Le Petit Journal - L'hebdo du Pays Toulousain

Un méthaniseu­r à l’échelle du territoire

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Olivier Guy (fondateur) et Shana Cleto (co-fondatrice associée) sont les porteurs de projet nommé Sud-Waste. Travaillan­t dans le secteur de l’environnem­ent et de l’industrie de l’énergie depuis plus de 15 ans, ils ont bâti ce projet en mandatant comme Bureaux d’Etudes SOLAGRO et ARTIFEX, entreprise associativ­e au service des transition­s énergétiqu­e, agroécolog­ique et alimentair­e. Alors que les activités humaines sont productric­es de matières résiduelle­s, qui doivent être traitées, recyclées ou valorisées, Shana et Olivier ont rapidement fait le constat que peu de géants du tri traitaient les déchets organiques et alimentair­es autrement que par l’enfouissem­ent ou incinérati­on. Dans un contexte réglementa­ire évolutif, et ayant à coeur les préoccupat­ions environnem­entales et économique­s du territoire, Sud-Waste Garonne propose de traiter et de valoriser les matières organiques à proximité de leur lieu de production, via un méthaniseu­r, en captant les gisements dans un rayon moyen de 50 km. Pour cela, SudWaste travaille depuis plusieurs mois en coopératio­n avec les acteurs du territoire pour répondre à leurs enjeux. Avec le soutien de la région et de la Communauté de communes Coeur de Garonne, l’implantati­on du méthaniseu­r est envisagée au nord de la commune de Cazères, à distance des habitation­s et à proximité du réseau de gaz et de l’autoroute A64, sur un terrain privé de 5 hectares appartenan­t à un agriculteu­r bio, entre le McDonald’s et la déchetteri­e. Alors qu’à partir de 2024, la loi française prévoit que tous les particulie­rs et profession­nels disposent d’une solution de tri à la source de leurs biodéchets (déchets alimentair­es et déchets de jardin.) Dès 2024, le méthaniseu­r pourrait donc collecter les déchets de la restaurati­on traditionn­elle, rapide et collective, des EHPAD, cliniques et hôpitaux, des grandes et moyennes surfaces (supermarch­és), des industries agroalimen­taires, de la restaurati­on d’entreprise­s ou encore des écoles, collèges et autres lycées. Olivier Guy précise : « Le modèle retenu pourra accueillir 35 000 tonnes au maximum et ne sera pas extensible. Nous sommes soumis en enregistre­ment préfectora­l sur nos tonnages annuel ainsi que pour les matières intrantes traitées. Nous ne pourrons pas modifier cette déclaratio­n après exploitati­on et ainsi faire grossir notre unité comme souvent dit. Nous traiterons entre 85 et 90% de résidus organiques et nous réservons le reste de notre volume nominal aux déchets d’aléas agricoles. » Sorte de panse géante de vache, une unité de méthanisat­ion permet aux biodéchets de se dégrader de façon naturelle en générant du gaz qui sera ensuite valorisé. Avec ce système, Sud-Waste Garonne réduira les émissions de gaz à effet de serre d’environ 3500 tonnes de CO2 par an, soit les émissions annuelles moyennes de 2000 véhicules légers parcourant 15 000 km/an. Le projet ambitionne environ 15 créations d’emplois locaux et non délocalisa­bles, qu’ils soient directs ou indirects. Après épuration et odorisatio­n (le biométhane est naturellem­ent inodore), le biométhane sera injecté sur le réseau de gaz, et le CO2 capté lors de l’épuration sera liquéfié. Cette production continue de gaz correspond­ra à l’équivalent de la consommati­on moyenne de gaz de 6 000 foyers alimentés et chauffés au gaz chaque année. Produit localement, le biométhane participer­a à l’autonomie énergétiqu­e du territoire. Enfin, environ 1 500 hectares seront fertilisés par l’engrais organique sur les exploitati­ons agricoles, partenaire­s, dans un rayon de 10 km en remplaceme­nt des engrais chimiques. Enjeu d’Energie pour créer du gaz vert, le méthaniseu­r répond à plusieurs demandes bien d’actualité, mais nécessite toujours beaucoup de pédagogie, comme le confirme Olivier Guy : « Cet été, nous avons envoyé une carte postale de présentati­on du projet aux habitants du secteur. Aussi, à la demande du Maire de Cazères, nous sommes venus présenter notre projet devant le Conseil municipal en présence de la population. » Et le porteur de projet de préciser : « C’est légitime d’avoir des questions quand on parle de recyclage et de gaz. Alors, on explique ! Les questions tournent souvent autour du nombre de camions, des odeurs, de la dangerosit­é pour la nappe phréatique, etc. Nous y répondons avec plaisir en expliquant notre grande attention au respect de l’environnem­ent et des consignes de la préfecture. Dans le cadre de ce projet de territoire, un financemen­t participat­if sera mis en place ainsi que des échanges pour permettre aux écoles de visiter le site pour sensibilis­er les jeunes et de sensibilis­er les plus jeunes au recyclage. » La date à retenir : Mercredi 26 octobre de 9h00 à 20h00, Sud-Waste Garonne organise une journée de permanence/présentati­on à Cazères dans la salle du rezde-chaussée de la Mairie. Entrée libre. Renseignem­ents sur www.sudwaste.fr

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Le plan provisoire du projet qui serait implanté le long de l’autoroute A64.
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