Le Petit Journal - L'hebdo du Pays Toulousain
Éric Zemmour à Bruguières : colère à gauche, ferveur à droite
Le président de «Reconquête!», Éric Zemmour, a tenu une rencontre à Bruguières ce samedi 22 octobre. Non sans polémique, l’ancien candidat à la présidentielle a réuni plus de 600 personnes pour une conférence autour de l’énergie et de l’industrie.
La venue d’Éric Zemmour en Haute-Garonne a fait du bruit. Initialement prévue à Plaisance-du-Touch, la rencontre a finalement eu lieu à Bruguières. La salle de réception “Mas Tolosa”, à Plaisance-du-Touch, a reconnu, dans un communiqué, que «le contenu de cette conférence politique (...) déchaîne certains esprits entraînant pressions et amalgames malheureux vis-à-vis de notre entreprise». Celle-ci a donc décommandé la venue d’Éric Zemmour et alerte que «par souci d’équité et malgré le caractère régressif de cette décision que nous déplorons, nous suspendons l’organisation de tout événement politique au sein du Mas Tolosa». Sujet clos. La salle du Bascala à Bruguières, dans le Nord toulousain, a donc accueilli la rencontre.
Une conférence l’Énergie et l’industrie «Éric Zemmour organise une série de rencontres pour développer son programme et échanger», annonce Chantal Dounot, responsable départementale de «Reconquête!». Ce samedi, l’ancien candidat à l’élection présidentielle a abordé les thématiques de l’énergie et de l’industrie dans une salle comble. Éric Zemmour a exposé un panorama historique de l’Énergie en France. Mais aussi les raisons, selon lui, de la situation énergétique et industrielle actuelle. S’en est suivi un sur long moment d’échange entre le public et le président de «Reconquête!». «Ces échanges vont alimenter son programme», assure la responsable départementale. En Haute-Garonne, le parti compte plus de 2900 adhérents en Haute-Garonne. «Depuis l’élimination d’Éric Zemmour, nous comptons 1 adhérent en plus par jour dans le département», rapporte Chantal Dounot. Parmi eux, «de nombreux CSP+ mais aussi, et c’est surprenant, beaucoup de jeunes actifs», déclare-t-elle. Reconquête est «déterminé à s’ancrer localement», confie Chantal Dounot. En ligne de mire, les élections européennes en 2024 et surtout les élections municipales de 2026. Pour parfaire leurs ambitions locales, le député européen et vice-président exécutif de Reconquête, Nicolas Bay, sera présent à Toulouse, le 3 décembre prochain pour une rencontre.
A gauche, les élus fustigent la venue d’Éric Zemmour
Sur les réseaux sociaux, les passions se sont déchaînées contre la venue de l’ancien journaliste. Sur le canton de Castelginest, le duo de Conseillers départementaux Sandrine Floureusses et Victor Denouvion a vivement réagi : «Si la pluralité est une condition de la démocratie, le discours de provocation de cet individu, condamné pour incitation à la haine raciale, n’a pas sa place dans un département dont la priorité est la solidarité humaine et le bien-vivre ensemble», ont-ils déclaré. De son côté le Conseiller régional, et proche de Carole Delga, Guillaume De Almeida Chaves a répondu dans une vidéo. Vidéo qui a suscité de violentes réactions et insultes contre le Conseiller régional. Celui-ci était présent, avec une dizaine de personnes, devant la salle, pour protester contre les idées d’Éric Zemmour.
«Une démocratie à deux vitesses»
«Diaboliser un parti pour le jeter en dehors du champ politique et démocratique, je m’insurge contre ça», fustige la responsable départementale. «Si nous faisions la même chose dans les meetings de gauche et d’extrêmegauche, je ne vous dis pas ce que l’on prendrait», s’agace Chantal Dounot. Et pour conclure sévèrement, «nous assistons à une démocratie à deux vitesses», que la responsable départementale justifie par les contestations des élus de gauche du territoire, mais également par les tags inscrits sur la salle de spectacle municipale du Bascala, contre la venue de l’ancien journaliste et polémiste.