Le Petit Journal - L'hebdo du Pays Toulousain
Le combat d’une maire
Sandrine Sigal, maire de Castelnau-d’Estrétefonds, s’engage contre les violences intrafamiliales et affiche en grand cette première campagne de lutte dans toute la commune.
«Je t’aime, tu m’aimes, à la folie.. jusqu’à la mort...», peut-on lire sur une affiche déployée la semaine dernière dans la commune de Castelnau-d’Estrétefonds, avec le hashtag #StopViolence. Cette lutte contre les violences intrafamiliales, c’est le combat de Sandrine Sigal, maire de la commune, qui à peine élue, a souhaité mobiliser les élus, services et commerçants pour cette cause nationale. C’est tout un symbole pour la première femme élue maire dans cette ville. Ce travail a été effectué durant plusieurs mois, entre le CCAS, la police municipale et le service communication. Grâce à ces deux affiches, cette ville souhaite sensibiliser la population. Un combat de longue haleine
En tant que vice-présidente du CCAS pendant plusieurs années, Sandrine Sigal a plusieurs fois été témoin de «la détresse de nombreux estrétefontain(e)s face à ces violences qui s’invitent au coeur du foyer. Castelnau-d’Estrétefonds, n’est malheureusement pas épargnée par ce fléau qui détruit non seulement les adultes et aussi les enfants.» Plus personnellement, la maire de Castelnaud’Estrétefonds a perdu une amie qui s’est donnée la mort suite à un harcèlement psychologique incessant. «Les mots peuvent également tuer. C’est d’ailleurs le thème d’une des affiches. La seconde rappelle que s’aimer à la folie peut mener parfois jusqu’à la mort», dévoile Sandrine Sigal.
Plusieurs actions de sensibilisation
En premier lieu, deux affiches créées par la ville pour dire « Stop aux violences » en indiquant les numéros d’urgence : 3919 et le 17. La commune souhaite également toucher les victimes, au sein du foyer, grâce à la participation des boulangeries avec un « violentomètre » imprimé sur les sachets de pain. Ce visuel permet de quantifier le degré de violence dans le couple. Aussi, le mercredi 23 novembre à 20h, le spectacle « A bâtons rompus » de la Cie Sauterelle en scène, suivi d’un débat en partenariat avec des gendarmes de la Maison de Protection des Familles. «L’information doit circuler sans tabou et en toute liberté», ajoute la maire.
Malgré une médiatisation plus importante, les violences ne diminuent pas. Selon la Préfecture de HauteGaronne,
au 1er novembre 2021, il est à déplorer en Haute-Garonne : 6 homicides contre 3 en 2020, 8 tentatives d’homicides contre 1 seule en 2020. Les violences intrafamiliales étaient également en hausse au cours de l’année 2020, marquée par deux confinements nationaux, est confirmée en 2021. «Nous devons tous agir vite pour faire cesser cela. La violence n’est jamais une affaire privée», termine Sandrine Sigal.