Le Petit Journal - L'hebdo du Pays Toulousain
Avec ou sans canard ?
A l’approche des fêtes de fin d’année, beaucoup de Français se demandent si le canard, viande traditionnelle du sud-ouest, sera au menu ? Eléments de réponse avec Cendrine Gatti, gérante de Marquisat, conserveur de foie gras à Bruguières, sur la route de Cépet, depuis 1981…
Les fêtes de fin d’année débutent dans un peu plus d’un mois. Dans toute la France, et plus particulièrement dans le Sud-Ouest, la viande de canard investit nos assiettes. Foie gras, magret de canard, ou encore sapete (cassoulet au canard), il y en a pour tous les goûts ! Mais avec les épisodes répétés de grippe aviaire, de nombreux éleveurs ont été confrontés à l’abattage de leur élevage. Il y aura-t-il du canard pour tout le monde ? « Cette année, il y a environ deux fois moins de canards que l’année dernière, voire plus, donc il y en a, mais pas pour tout le monde », répond Cendrine Gatti. Elle prévient, face à le cette baisse de l’offre, « prix sera plus élevé...»
Chez Marquisat, le prix moyen actuel d’un kilo de foie gras frais est de 66€. Concernant, le magret de canard, il faut compter 30€ le kilo. « J’essaie toujours d’avoir des prix abordables. Normalement chaque année à Noël, pour que tout le monde puisse manger du foie gras, nous faisons une promotion. Mais face à ces hausses de prix, cette année on ne pourra pas renouveler cette opération », regrette Cendrine. Alors si vous souhaitez vraiment mettre du foie gras sur votre table de Noël, la gérante de Marquisat vous conseille d’en acheter dès maintenant. « Soit il faudrait que chacun en mange un peu moins pour qu’il y en ait pour tout le monde », ajoute-t-elle. Mais pour éviter la pénurie, lors de l’arrivée des canards en début d’année, Marquisat a fabriqué du foie gras traditionnel en bocal, « qui est très bon également...»
Une année fortement touchée par la grippe aviaire Depuis 2016, les épisodes de grippe aviaire provoquent des hauts et des bas sur les quantités de canards disponibles dans les élevages. « Mais cette année est vraiment la pire », remarque la gérante de Marquisat. Début octobre, de nouveaux foyers d’influenza aviaire ont été découverts dans le SudOuest, en Gironde ou en
Vendée. Ces derniers mois, les épisodes répétés ont conduit à l’abattage en France de 21 millions d’animaux (canards, poules pondeuses, dindes…) Le Lot-etGaronne est actuellement sous surveillance. Cendrine Gatti, pour sa boutique Marquisat, travaille avec différents éleveurs, exclusivement en France (Gers, Lot, Tarn, Tarn-et-Garonne, Dordogne...)
Elle remarque qu’ « auparavant le Nord était moins touchés par les épisodes de grippe aviaire, mais cette année ils le sont également.» De plus, ces épidémies provoquent un ras-lebol des éleveurs qui sont dans l’obligation d’abattre leurs animaux. « Alors on fait tous les ans le pari de continuer, mais un moment donné, le pari ne vaudra peut-être plus le coup », déplore-t-elle.
Face à ces pénuries à venir, l’importation de canards en provenance de pays de l’Est est à craindre. Alors avant d’acheter votre produit, pensez à regarder l’origine de l’animal !