Maltraitance animale : une nouvelle récidive

C’est l’histoire d’une triste récidive dont les victimes sont encore et toujours… les animaux. Le 15 juillet 2022, la Fondation Brigitte Bardot signale à la brigade de gendarmerie de Balma une maltraitance sur un cheval présent sur la commune de Lanta. L’état physique de l’équidé laisse apparaître une forte perte de poids. Dès lors, c’est une course contre le temps qui s’opère pour saisir l’animal auprès de sa propriétaire qui, entre temps, décide de le déplacer. Finalement localisés dans un pré le 4 octobre à Gaure, le cheval est saisis sur autorisation du parquet et placés dans l’association mandante. Le 12 octobre, avec l’appui de la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP), une opération est mené chez la propriétaire, bien connue de la justice et dont les agissements (plainte pour actes de maltraitance et de cruautés envers un cheval, 10 chiens, chats, lapins et furets) avaient déjà été relayés dans nos colonnes en septembre 2020 dans l’article « le squat cachait un véritable charnier. » Bien que soulagée d’avoir pu sauver plusieurs bêtes il y a deux ans lors de cette opération, Martine, référente de la Fondation Bardot ne cachait pas son inquiétude face à l’absence de condamnation à l’époque : « Ma plus grande crainte était une nouvelle récidive, ce qui était, compte tenu de la personnalité de la mise en cause, inévitable… » En juin 2022, Martine découvre en effet sur les réseaux sociaux plusieurs vidéos où l’accusée expose ses animaux, enfermés dans des cages, sous le soleil et dans des conditions insalubres, ainsi qu’un cheval poitevin mulassier de 14 ans. Et la représentante de la Fondation Bardot de nous en dire plus : « Depuis son acquisition en mars 2022, le cheval a perdu environ 250 kilos en cinq mois, soit 35% de son poids initial. » Et de continuer : « L’ancien propriétaire, m’a fourni des photos, ainsi qu’une attestation vétérinaire, confirmant le bon état corporel du cheval, lors de la vente. » Le 30 juin, ce cheval, à la recherche de nourriture, a été retrouvé en état de divagation à Lanta. Un docteur vétérinaire mandaté l’a intercepté et a établi un constat attestant de sa cachexie. Le maire de la commune a, dans la foulée, saisi le procureur de la république et le préfet. Le 15 juillet 2022, Martine dépose donc plainte au nom de la FBB (Fondation Brigitte Bardot) auprès de la gendarmerie, demandant que les animaux soient confisqués et remis à la FBB, pour ce qui est du cheval, et à l’association « Agir pour les animaux » pour les chiens, chats, lapins, cobayes, tortues et poissons. Fin août 2022, après avoir obtenu l’accord du procureur de la république pour la saisie du cheval, ils arrivent trop tard, la propriétaire étant venu récupérer la bête. Le cachecache durera un mois. Repéré sur la commune de Gauré, selon Martine, le cheval, baptisé Uganau « est très amaigri, apathique et présente de multiples blessures sur l’ensemble du corps. » Il est mis en sécurité dans l’une des structures de la FBB. Le 15 octobre 2022, le domicile de la grand-mère est perquisitionné par la gendarmerie. Deux agents de la DDPP, Betty de l’association « Agir pour les animaux » et Martine de la fondation Brigitte Bardot sont présents. Lors de la perquisition, le compagnon de l’accusée s’enfuit par la fenêtre. Cette dernière agresse également les gendarmes qui la maîtrisent et la menottent, afin que la saisie puisse s’effectuer. Martine nous raconte la suite : « Nous pénétrons dans l’appartement, une odeur pestilentielle nous assaille. Nous découvrons, avec horreur, des animaux entassés dans des pièces remplies d’immondices. Les chats, les chiens et les chiots évoluent au milieu de leurs excréments, les lapins et les cobayes enfermés dans des cages remplies d’urine, sans nourriture ni eau, sans aucune source de lumière. Les tortues d’eau sont à même le sol et nous n’avons pas pu distinguer les poissons tellement, l’eau était trouble ! Nous découvrons également des ossements d’animaux et des crânes de lapins. » La prévenue et sa grand-mère sont placées en garde à vue. Selon la représentante de la Fondation Brigitte Bardot, il s’agit bien d’un commerce illicite. Et Martine de commenter : « J’ose espérer qu’une réponse pénale exemplaire permettra de mettre un terme à cette spirale de l’horreur. Après de longs mois d’enquête et de recherche, nous avons pu retrouver le cheval et saisir l’ensemble des animaux. Malheureusement, pour certains, il était trop tard…

Outre les peines d’emprisonnement et d’amendes applicables dans de pareils cas, l’interdiction définitive de détenir un animal s’impose. Ces personnes sont responsables de trop de souffrances et de cruautés ayant entraîné la mort. » Et Martine de conclure : « Au terme de chaque enquête que me confie la FBB, j’espère que ce que j’ai constaté et vécu est le comble de la souffrance animale et qu’il n’y a pas pire. À mon grand désespoir, je ne peux que constater que la barbarie envers les animaux, n’a pas de limites et va crescendo. C’est un puits sans fond… » La maltraitance animale est un délit. La personne qui exerce des actes de cruauté envers un animal encourt 3 ans de prison et 45 000€ d’amende.

Des conditions indignes.

Un cheval désormais sauvé.

Des tortues d’eau à même le sol.

L’intervention de Martine.