Le Petit Journal - L'hebdo du Pays Toulousain
Georges Méric dit « stop »
Mardi 29 novembre, Georges Méric a annoncé à l’Assemblée départementale, réunie en session, qu’il mettait fin à ses fonctions de président du Conseil départemental de la HauteGaronne et à son mandat de conseiller départemental du canton d’Escalquens, pour raisons personnelles et de santé.
Maire de Nailloux de 1983 à 2008, Conseiller départemental du canton d’Escalquens depuis 1988, Georges Méric avait succédé à Pierre Izard au poste de président du Conseil départemental de Haute-Garonne avant d’être réélu en juin 2021. Un fois reconduit dans ses fonctions, il avait laissé entendre qu’il passerait la main en cours de mandat. À 75 ans (le 3 décembre), Georges Méric, médecin de profession, entend ne plus négliger sa santé comme il l’a laissé évoqué dans son dernier discours en séance plénière ce mardi : « Mon corps demande urgemment du repos. Je veux vivre autre chose. J’aspire au repos, à être auprès des miens et poursuivre ma quête philosophique en rattrapant mon retard de lecture. Il est temps pour moi de conforter ma sagesse avant la mort, qui est un passage à rien, au néant. Je veux mourir heureux grâce à une vie réussie et non en l’espérance de l’après… » Sébastien Vincini devient président par intérim Philosophique et poignant, le discours d’adieu de Georges Méric a été riche en citation, comme il en avait pris l’habitude de le faire durant ces 7 ans et demi de mandats. Citant Montaigne, « philosopher, c’est apprendre à mourir », Georges Méric a remis les clés de son mandat « au Parti socialiste et au groupe majoritaire ». Le Premier vice-président, Sébastien Vincini, assurera la fonction de président du Conseil départemental par intérim, jusqu’à l’élection d’un nouveau président par les 54 conseillers départementaux. Ce dernier, ancien Premier secrétaire fédéral du PS en Haute-Garonne, soutien d’Olivier Faure au niveau national et vif partisan de la NUPES fait office de favori pour lui succéder. Patrice Arseguel, suppléant et maire d’Odars, remplacera Georges Méric au poste de conseiller départemental du canton d’Escalquens. Citant le nombre de cathédrales qui restent inachevées, le président Méric confie éprouver de la satisfaction sur le travail effectué au niveau départemental. Ce « dinosaure de la génération Mitterrand », comme il se définit, n’hésite pas à dire son « décalage » avec « l’évolution dramatique de la société et les évolutions sociétales accablantes au nom de l’immédiateté et de la médiocrité. »
Un départ sans regret Rendant hommage à ses collègues de la majorité, à ceux de la minorité et aux agents qui l’ont accompagné, Georges Méric a également partagé ses satisfactions : « l’amélioration de la mixité sociale dans les collèges, l’action sociale renforcée sur tous nos territoires, l’affirmation des valeurs de la République et la défense de la laïcité, l’investissement aux communes et intercommunalités à travers les contrats de territoire, des engagements forts pour la transition écologique et la gestion de la ressource en eau, le soutien aux associations, des engagements pour les jeunesse, l’emploi local, l’égalité femmeshommes, le travail de mémoire et la démocratie participative.»
Exposant sa « boussole conceptuelle » qui a guidé ses choix politiques, il la résume en trois mots « émancipation, universalisme et humanisme », avec « la République comme rempart, la volonté et l’espérance », celui qu’il convient d’appeler l’ancien Président du Conseil départemental fait le voeu de « faire société ensemble avec l’humain au coeur du projet. » Citant une dernière fois Russell « La bonne vie est inspirée par l’amour et guidée par la connaissance », Georges Méric termina son allocution de départ par le poème « espérance » d’André Chenier. Une standing ovation de l’ensemble de la salle suivait en remerciement pour le travail accompli auprès des communes et de son engagement aux côtés des Hauts-Garonnais.