Le Petit Journal - L’hebdo local de l’Ariège
Effrayant
S’il faut répéter tous les jours que la haine mine la République, que l’ensauvagement des mots et des actes sape ce qui fait notre société qui conjugue l’humanisme et les libertés, on doit le faire. S’il faut s’insurger et dénoncer, au quotidien, ces injures glaçantes éructées par des individus enragés dont l’obsession est de blesser, de salir, d’humilier, de parquer puis d’exclure du champ social ceux qui, parce qu’ils pensent, dérangent, il n’y a pas à hésiter. Ces vomissures antisémites adressées à l’académicien et philosophe Alain Finkielkraut ne sont qu’un pitoyable exemple de cette onde de choc qui, plus que jamais depuis trois mois, bouscule la France et s’en prend à ses valeurs cardinales. Jusqu’où peut aller l’ignominie?
Face à la meute, avec son panache habituel, le philosophe a eu le cran d’un sourire narquois et il a annoncé qu’il ne porterait pas plainte. Il revient aux autorités de la République, la police, la justice, de faire en sorte que les factieux antisémites soient arrêtés et condamnés.
L’opinion n’est jamais un délit tant qu’elle n’est pas soeur de la haine. Les bouseux de la pensée commencent à brailler plus fort. Ils deviendront aphones avant nous.