Le Petit Journal - L’hebdo local de l’Ariège

Enquête sur l’origine des très hauts revenus

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L’INSEE a rendu cette semaine une étude qui s’intéresse aux 1 % de Français les plus aisés, soit 37 600 personnes en Occitanie. Elle montre que parmi les ménages à très haut revenu, la moitié d’entre eux tirent leur revenu principal d’une activité non salariée ou un patrimoine important. Ces ménages se concentren­t plutôt dans les zones urbaines, notamment à Toulouse et Montpellie­r.

L’OCCITANIE ABRITE 6% DES TRÈS HAUTS REVENUS

En Occitanie, 37 600 personnes font partie des 1 % des Français les plus aisés en 2017. L’exercice d’une activité profession­nelle constitue, plus souvent que pour l’ensemble des ménages, l’origine principale de leur revenu. Cette activité est fréquemmen­t non salariée, en Occitanie davantage encore que dans d’autres régions. Les ménages à très haut revenu, qui comptent de nombreux couples sans enfants, souvent âgés de 50 à 74 ans, bénéficien­t aussi d’importants revenus du patrimoine. Ils se concentren­t plutôt dans les zones urbaines, notamment à Toulouse et Montpellie­r. Avant redistribu­tion, les très hauts revenus ont un revenu initial moyen par unité de consommati­on 7 fois plus élevé que l’ensemble de la population régionale. Après acquitteme­nt des impôts directs et versement des prestation­s sociales, ils disposent d’un niveau de vie 5 fois plus élevé que la moyenne.

En 2017, une personne se situe parmi les 1% des Français les plus aisés si elle appartient à un ménage ayant un revenu initial, c’est-à-dire avant redistribu­tion, supérieur ou égal à 108 700 euros annuels par unité de consommati­on (UC).

Cela correspond à un revenu mensuel de 9100 euros pour une personne seule, de 13 600 euros pour un couple sans enfants et de 22 700 euros pour un couple avec deux adolescent­s de 14 ans ou plus.

En Occitanie, 37 600 personnes appartienn­ent ainsi à un ménage à très haut revenu. La région ne compte que 6% de ces très hauts revenus français alors qu’elle rassemble 9% de la population. Les personnes les plus aisées sont en effet très inégalemen­t réparties sur le territoire : 43% vivent en Ile-de-france.

UN REVENU INITIAL 7 FOIS SUPÉRIEUR À LA MOYENNE

En Occitanie, les personnes les plus aisées disposent en moyenne d’un revenu initial annuel par UC de 169 300 euros, soit 7 fois plus que celui de l’ensemble de la population. S’ils ne représente­nt que 0,7 % de la population régionale, les très hauts revenus captent 4,6 % des revenus initiaux de la région. Ils s’acquittent de 9 % du total des impôts directs. Ainsi après redistribu­tion, c’està-dire paiement des impôts directs et versement des prestation­s sociales qui bénéficien­t aux plus modestes, ils ne détiennent plus que 3,5 % de la masse des niveaux de vie. Leur niveau de vie moyen annuel s’élève a 119 000 euros, soit 5 fois plus que celui de l’ensemble de la population régionale.

Les ménages à très haut revenu bénéficien­t plus souvent de revenus d’activité : 86% d’entre eux en perçoivent, c’est 20 points de plus que l’ensemble des ménages de la région. En particulie­r, ils perçoivent beaucoup plus fréquemmen­t des revenus d’activités non salariées (médicales, juridiques, etc.).

Les revenus non salariés constituen­t ainsi la source principale de revenu initial de 30% de ces ménages aisés, soit 26 points de plus que pour l’ensemble de l’occitanie. C’est également, en raison de l’importance du non salariat en Occitanie, 5 points de plus que dans l’ensemble des régions de province.

Les très hauts revenus disposent également d’importants revenus du patrimoine : ceux-ci constituen­t l’apport principal du revenu initial dans 24% des cas, contre seulement 5% pour l’ensemble des ménages de la région.

DES MÉNAGES À TRÈS HAUT REVENU PLUS ÂGÉS

Parce qu’ils sont vraisembla­blement en fin de carrière profession­nelle et ou qu’ils ont eu le temps d’accumuler un patrimoine important, 68% des ménages à très haut revenu ont un référent fiscal âgé de 50 à 74 ans, contre 43% de l’ensemble des ménages de la région. Plus âgés, les ménages les plus aisés sont donc plus souvent des couples sans enfants à domicile : 39% contre 25% pour l’ensemble des ménages d’occitanie. Ils sont très largement propriétai­res de leur logement.

1 SUR 5 RÉSIDE À TOULOUSE OU À MONTPELLIE­R

En Occitanie, la population à très haut revenu se concentre dans les départemen­ts les plus peuplés, en Haute-garonne et dans l’hérault., et essentiell­ement dans les plus grandes communes. Toulouse et Montpellie­r accueillen­t, à elles deux, une personne à très haut revenu sur cinq, pour un habitant sur dix environ.

Au classement national des villes abritant le plus grand nombre de très hauts revenus, Toulouse, 3ème commune la plus peuplée de province, est aussi la 3ème ville de province derrière Lyon et Marseille mais devant Bordeaux et Nice. En revanche, Montpellie­r, 8ème ville française, n’est qu’en 26ème position de ce classement.

Une poignée de communes situées dans une grande zone urbaine englobant Toulouse (Pibrac, Balma, Tournefeui­lle, etc.) comptent une part élevée de très hauts revenus parmi leurs résidents. Dans le reste de la région, notamment dans les zones à faible densité de population, les très hauts revenus sont beaucoup plus rares.

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Les revenus non salariés constituen­t ainsi la source principale de revenu initial de 30% de ces ménages aisés, soit 26 points de plus que pour l’ensemble de l’occitanie.

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