Le Petit Journal - L’hebdo local de l’Ariège

Une rentrée universita­ire sans amphis bondés?

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La rentrée universita­ire 2020 aura bien lieu aux dates prévues, mais elle ne ressembler­a pas à celle de 2019.

La photo habituelle de l’amphi bondé a des chances d’être rangée dans les archives.

Certes , personne n’est encore capable de dire combien de mètres carrés par étudiant imposera la situation sanitaire en septembre, mais la ministre Frédérique Vidal a été claire le 8 mai dans Le Parisien : « On se prépare à plusieurs scénarios. » Et elle invite chaque université à réfléchir au maintien de cours à distance. « Cette crise a montré un engagement sans précédent dansun temps très court des équipes universita­ires pour assurer la continuité pédagogiqu­e et les évaluation­s, salue Olivier Laboux, viceprésid­ent de la Conférence des présidents d’université (CPU). Trois mois et demi, c’est peu, mais on peut faire des choses pour la rentrée. À condition de ne pas bricoler. » L’enjeu étant de requestion­ner les pratiques pédagogiqu­es. «attention, prévient Orlane François, présidente de la Fage, premier syndicat étudiant.

Il ne faut pas que cela se transforme en tout numérique. » Les cours à distance imposés ont montré leurs limites avec des disparités d’une filière à l’autre.

Réduire les inégalités ? Hors confinemen­t, l’enseigneme­nt digital «nedispense pasde l’interactio­n avec les enseignant­s. Il peut même parfois l’amplifier, notamment pour les étudiants en difficulté », rassure Olivier Laboux. Comme les classes inversées dont le principe est de transmettr­e des documents aux élèves en amont, puis de débriefer en présentiel, en groupes restreints.

Mais cet enseigneme­nt hybride nécessite « de recruter des nouvelles compétence­s, de former, d’accompagne­r et d’investir », concrétise le vice-président de la Cpu.

La crise a aussi mis en lumière des inégalités entre étudiants (équipement, connexion, logement). L’université de demain doit pouvoir combler ces fractures. « Cela passe par l’accès aux outils, mais aussi par l’aménagemen­t d’espacesde travail équipés dans les université­s », ajoute Orlane François. Là, on touche aux bâtiments… « Plus de la moitié du patrimoine universita­ire nécessite une rénovation », indique Olivier Laboux.

La réflexion est lancée. « Mais il ne faut pas oublier les usagers », souligne la présidente de la Fage qui déplore que les représenta­nts des étudiants aient été oubliés depuis le début de la crise.

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