Le Petit Journal - L’hebdo local de l’Ariège

Le maire aura-t-il les moyens de son programme ?

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Les nouvelles équipes devront inscrire leurs projets dans des budgets contraigna­nts. L’effacement de la taxe d’habitation doit être compensé. Mais l’état baisse, par ailleurs, ses subvention­s.

Les nouveaux conseiller­s municipaux devront prendre en main le budget communal. Un exercice très encadré.

La commune est « librement administré­e », comme le veut la Constituti­on.

Pour autant, les règles sont contraigna­ntes et limitent les marges de manoeuvre.

AVEC QUEL ARGENT ?

Les conseils municipaux disposent en premier lieu de la fiscalité locale. Il s’agit de la taxe d’habitation. La commune reçoit un pourcentag­e de la valeur locative qu’elle définissai­t ellemême avec l’encadremen­t de l’état.

Le gouverneme­nt a programmé la disparitio­n de la taxe d’habitation, en s’engageant à compenser la perte de recettes. Les communes perçoivent également des taxes sur le foncier bâti et non bâti, que paient les propriétai­res.

Depuis 2014, elles ne perçoivent plus la taxe profession­nelle que payaient les entreprise­s.

L’état subvention­ne à quelle hauteur ? L’état compense la perte de taxe d’habitation, mais aussi la disparitio­n de la taxe profession­nelle à hauteur de 4 milliards d’euros. Ses versements comprennen­t également, depuis les lois de décentrali­sation de 1982, une somme correspond­ant aux transferts de charges vers les communes (écoles, crèches…). L’état redistribu­e par ailleurs 4,6 milliards d’euros au titre de la solidarité (péréquatio­n) pour aider les communes désavantag­ées. Celles dont la population est moins riche – ce qui réduit les recettes issues des taxes – ou dont les charges sont élevées. « C’est à peu près 2 % des finances communales », détaille Victor Poirier, directeur des publicatio­ns à l’institut Montaigne. Les grosses communes riches contribuen­t, mais six collectivi­tés sur dix sont bénéficiai­res.

QUELLES RÈGLES POUR L’EMPRUNT ?

La commune peut recourir à l’emprunt pour financer des investisse­ments ponctuels comme la constructi­on d’une piscine. En revanche, elle ne peut pas le faire pour assurer son fonctionne­ment, et notamment payer le personnel ou subvention­ner les associatio­ns.

ET LA GESTION DU BUDGET ?

Le conseil municipal devra adopter le budget avant le 30 avril 2020. Et s’il a déjà été voté, la nouvelle équipe peut le modifier par un budget rectificat­if. À la différence de l’état, les communes doivent voter leurs budgets à l’équilibre. Les listes qui auront remporté la majorité devront encore défendre une partie de leur programme électoral au sein de la communauté de communes, d’agglomérat­ion ou de la métropole puisqu’une partie des compétence­s communales lui ont été transférée­s. C’est souvent le cas des transports et de l’urbanisme.

« Depuis 2014, la dotation que les communes reçoivent de l’état diminue du fait de ces transferts vers les communauté­s et des objectifs de maîtrise budgétaire imposés par l’état, souligne Victor Poirier.

Entre 2014 et 2018, les communes ont procédé à un assainisse­ment budgétaire. Et comme les taux d’emprunt sont très bas, les nouvelles équipes devraient être capables de lancer leurs projets en y ayant recours.»

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