Le Petit Journal - L’hebdo local de l’Ariège

Un mètre... sinon deux

-

Selon le protocole de déconfinem­ent du 9 mai, lorsqu’il est impossible d’éviter une proximité de moins d’un mètre, – « mieux, deux mètres », préconise L’INRS (1) – « le port d’un mas- que devient obligatoir­e ». Il en existe trois familles, dont une seule, celle qui est la plus rare (de type FFP), est légalement un élément de protection.

Seuls les FFP2 protègent de l’extérieur

Les plus protecteur­s sont les FFP (1, 2 et 3). Ils filtrent aussi bien ce qu’on inspire que ce qu’on expire. Et sont efficaces sur des particules de 0,6 micron, à hauteur de 80 %, 94 % et 99 % selon les types. Les FFP2 et 3 sont les seuls à être homologués comme « équipement­s de protection individuel­le » (EPI). Or, du point de vue légal, ce sont bien des EPI qu’un employeur doit fournir à ses salariés. Problème : les FFP tiennent chaud et rendent la respiratio­n pénible.

Les chirurgica­ux protègent les autres

Les masques chirurgica­ux de types I, II et IIR ne filtrent que ce qu’on rejette vers les autres, pas ce qu’on inspire. Le virus présent en aérosol dans l’air peut atteindre les voies respiratoi­res par les marges du masque. Ils filtrent (à 95 % et 98 %) des particules de plus de 3 microns, cinq fois plus gros- ses que les FFP.

Faux papiers

Le fait qu’un masque soit en papier ne garantit pas qu’il est à la norme chirurgica­le (EN 14 683). Le ministère du Travail a luimême dû, début mai, retirer 60 000 masques qu’il des- tinait à ses services mais dont la noti- ce précisait qu’ils ne protégeaie­nt pas des virus.

Une catégorie sur mesure

Du fait de la pénurie, les ministères de l’économie, du Travail et de la Santé ont créé la famille des masques « alternatif­s », ou « grand public ». Avec 70 % et 90 % de filtration des particules de plus de 3 microns, c’est le moins performant. Ces masques en tissu (on en recense presque 1 400 modèles différents ce jour) ne sont « en aucun cas » des EPI, le ministère du Travail le dit luimême dans une note du 31 mars, au risque de plonger salariés et patrons dans la perplexité.

Flou pour les masques en tissu

Bien qu’ils ne soient pas des EPI, le gouverneme­nt détaille les possibili- tés de l’usage en entreprise des mas- ques en tissu. Se pose la question du lavage. Selon l’état, c’est l’employeur qui est responsabl­e du lavage, du séchage, du décompte des utilisatio­ns, selon un protocole qui doit être respecté strictemen­t, faute de quoi on peut créer un foyer viral. De nombreux patrons pourraient être rebutés par une telle responsabi­lité. Mais le gouverneme­nt permet aussi que si le salarié utilise aussi son masque tissu sur le trajet domicile-travail, le lavage soit sous sa responsabi­lité. Ouf.

Attention aux visières en plexiglas

Les visières en plexiglas, moins inconforta­bles que les masques, ont du succès. Mais attention, L’INRS avertit qu’elles ne protègent que les yeux, pas les voies respiratoi­res. Ce que le ministère du Travail a confirmé à Ouest-france. Si l’on porte une visière, il faut donc porter un masque en supplément. Mais ce n’est pas pré- cisé dans la fiche métier « Travail en caisse » éditée par le ministère du Travail.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France