Le Petit Journal - L’hebdo local de l’Ariège
Ils font vivre le marché
Portraits de ceux qui font vivre le marché de Stgirons, élu plus beau marché de l’ancienne région Midi-pyrénées en finale du concours du “plus beau marché de France”…
Samedi 8 heures du matin, déjà beaucoup de monde sur le marché, les jardiniers ont déjà acheté leurs plants, la journée s’annonce chaude, un petit vent frais agite les feuilles des platanes centenaires, à leurs pieds les commerçants installés depuis tôt le matin, ce cadre bucolique du Champ de Mars, près du Salat, sont “un plus” par raport aux autres marchés, pour Christian Laffont, apiculteur. Cet apiculteur de Castillon est un gars de Noste Païs, béret vissé sur la tête, il le revendique haut et fort et même sur les étiquettes de ses pots de miel. Le miel Moun Païs est un incontournable du marché de St Girons depuis 40 ans ! A 5 ans déjà, Christian partait avec son grandpère récolter des bucs traditionnels, ces troncs d’arbres creusés où l’on élevait les abeilles. L’ancêtre des ruches à cadre inventées par le français Charles Dadan, le fondateur de l’apiculture moderne qui en 1863 émigra aux Etats Unis. Christian est intarrissable sur le sujet, cette passion il l’a depuis toujours, au lycée il possédait déjà 6 ruches, il a même réussi à faire une carrière complète dans ce métier. Sa large gamme de miels aux différentes déclinaisons dorées, satisfera tout le monde. A ceux qui veulent un miel assez doux, il conseille l’acacia, le rhododendron, le tilleul, des fleurs butinées dans les vallées du Lez et du Salat, mais ses laborieuses abeilles produisent aussi du miel de romarin quand ils les amène à la frontière de l’aude et de l’hérault, du miel de châtaignier aux reflets plus bruns, de bruyère et du “toutes fleurs “quand vers le 15 juin il les transhume en Haute montagne, Couserannaise bien sûr.
Ce métier il l’aime toujours autant, cependant, depuis cinq ans il constate un net changement climatique, des hivers plus froids, plus tôt, combinés au varois, ce parasite s’attaquant aux abeilles, et au frelon asiatique, ont fait qu’il a perdu beaucoup de ruches. Sa clientèle il l’a développée au fil des ans, son stand ne désemplit pas, certains même passent juste lui dire bonjour , glissant quelques mots sur le temps, le gel chez les fruitiers, etc...des touristes aussi n’hésitant pas à prendre plusieurs pots pour des amis. Nous terminerons en parlant de Martine, une de ses clientes St Gironnaise qui le connaît depuis les années 70. Au départ, nous dit-elle, elle n’aimait pas le miel, mais a finalement “craqué en goûtant celui de Christian “, ceci combiné au fait que le miel est très bon pour les rhumatismes, elle est devenue une “grosse consommatrice” achetant chez son seul fournisseur jusqu’à trois pots par mois. Parlons maintenant maraîchage avec Véronique et Jean-françois Dupin du Mas-d’azil. Maraîchers horticulteurs ils fréquentent le marché de St Girons depuis 1975, d’abord leurs parents puis eux ont rapidement pris la relève. Tout au long de l’année et au fil des saisons, ils vous proposent des plants de légumes, là il y a en plus des fleurs d’été. Ce matin-là, les jardiniers en herbe sont nombreux, les maraîchers s’activent à droite et à gauche pour les servir au mieux et au plus vite. Ce qu’ils observent au niveau de la clientèle, c’est un rajeunissement, certainement dû aussi au confinement qui a permis la redécouverte du jardin par les jeunes.
S’il est un stand qui fait stopper net les promeneurs, c’est celui de Mathieu Fabre de l’aiguillon en Ariège et son “Champi d’olmes “. Son slogan “de la cueillette à l’assiette”. Au vu des magnifiques cèpes, girolles, boutons de guêtres, mousserons et morilles, chacun interrompt sa course et interpelle notre joyeux vendeur quant à leur provenance. Son idée, travailler avec des cueilleurs, particuliers ou propriétaires, à qui il achète des champignons de saison. Il ne travaille que sur de la cueillette sauvage de champignons venant de différentes régions de France. L’été, en plus, les myrtilles et les mûres font leur apparition sur le stand. Il complète son offre par des champignons déshydratés ainsi que de la poudre de champignons et différentes petites conserves. Un peu de verdure aussi avec “l’ail des ours” cette plante qui pousse d’avril à juin, excellente ciselée sur des salades ou en préparation de pestos. Le marché de St Girons a aussi sa pointe d’exotisme. Dès que l’on s’approche du stand de
Yacqueline, la musique d’amérique latine donne le ton. Née au Chili, elle vit en France depuis 2008, après avoir tenu un restaurant avec son mari elle arrive en Ariège et comme elle dit “je voulais travailler, alors pourquoi ne pas faire de la cuisine de mon pays ! “. Et pour cuisiner, elle cuisine ! Huit variétés différentes d’empanadas, sorte de chausson en pâte garni de viande, fromages, légumes etc... trônent sur son stand. Il y en a pour tous les goûts et à partir de 11 heures, l’heure de déjeuner approchant, c’est le rush à son stand. Une petite boisson chaude ? Du café et du Tchaï (thé aux épices) bios vous seront proposés à toute heure.
Enfin, pour terminer cette semaine, voici Stefan le musicien, celà fait quatre ans qu’il enchante nos oreilles de ses instruments, guitare et flûte harmonique apportent de la douceur à l’atmosphère trépidante, il aime être là “pour les gens et leur besoin de musique en ces temps anxiogènes”.