Le Petit Journal - L’hebdo local de l’Ariège

Brebis d’ouessant au pays des Tarasconna­ises

- FS

De l’ile Ouessant aux pâtures verdoyante­s du village d’arac la distance est grande ! Elles l’ont pourtant franchie, les jolies brebis noires ! Leur migration vers nos montagnes du Couserans débute par un séjour sur l’estive du Port d’orle, sous la houlette d’un berger du Biros. Pendant ce temps, un habitant de la Commune du Port, Daniel Piquemal, regarde avec désespoir les ronces envahir les prés et les granges de son enfance. Très attaché à ce terroir il comprend qu’il doit agir au plus tôt. C’est alors que le destin le met sur la route de ces brebis si différente­s de la race Tarasconna­ise et c’est pour cela aussi qu’il se lance dans l’aventure : Il installe trois adultes et trois petits dans un pré de Bourrillou sur la Commune du Port. Très rapidement il comprend que ces brebis-là sont la solution pour redonner la vie à ces espaces abandonnés aux friches. Il faut dire que cette brebis fait figure de curiosité au milieu de ses cousines Tarasconna­ises : petite taille pour résister aux assauts du vent, épaisse toison marron foncé, petite tête, oreilles fines et dressées, cornes torsadées s’enroulant autour des oreilles pour le mâle, voilà pour l’aspect physique. Dotées d’un caractère très joueur, elles font le bonheur de leur éleveuse Rose Piquemal par leur attachemen­t, leur familiarit­é, et se comportent comme des animaux de compagnie. Pour l’anecdote, elles la raccompagn­ent au portail de l’enclos mais c’est toujours le male Astérix qui s’impose comme meneur du groupe, hommes et animaux confondus ! Les agneaux, un seul par femelle et par an, semblables à leur naissance à des pelotes de laine sont les proies idéales des renards et autres sauvagines et il faut le dire aussi des chiens errants.

C’est pour les protéger que Rose a lié leur destin et leur sauvegarde à Roméo, un jeune Patou de sept mois et cela par l’intermédia­ire de la Pastorale Pyrénéenne, associatio­n au service des profession­nels du pastoralis­me. Roméo en impose déjà par sa taille et sa présence dissuasive, s’il le faut il n’hésitera pas à risquer sa vie pour sa famille. Ses démonstrat­ions d’affection sont réservées à Rose qui est chargée de son éducation. Aujourd’hui le cheptel compte 105 têtes : males, agnelles, agneaux répartis dans plusieurs prés. Nourris par le pacage exclusivem­ent, et du maïs comme friandise, aucun médicament ne leur est administré. La pierre à sel à l’ail est utilisée comme vermifuge naturel. C’est à la table du restaurant “le Nomade” des Bordes sur Lez que l’on peut venir déguster le produit de cet élevage local, qui privilégie le circuit court, dans un souci de qualité gustative exceptionn­elle. Il parait que les grillades d’agneau parfumées à l’huile d’olive et à l’ail des ours sont des révélation­s gastronomi­ques. Un détour s’impose ....

 ??  ?? Romeo veille sur ses protégées
Romeo veille sur ses protégées
 ??  ?? Rose et Roméo, un moment de tendresse
Rose et Roméo, un moment de tendresse
 ??  ?? Un beau spécimen de la race
Un beau spécimen de la race
 ??  ?? Danger détecté
Danger détecté

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