Le Petit Journal - L’hebdo local de l’Ariège

Pierre Rouch, le distillate­ur, est de retour en Couserans

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Samedi matin à Engomer, il pleut, la neige a fait son apparition sur les collines avoisinant­es, des gens s’activent sous une tente improvisée autour de l’alambic qui fume. Le bien connu Pierre Rouch est là, magicien des lieux et maître de cette installati­on vieille de 60 ans qui délivre le précieux élixir. Des amis, de la bonne humeur, des odeurs de prunes et poires macérées et de fumée de bois, le décor est planté comme tous les ans depuis 25 ans pour la campagne hivernale

du bouilleur ambulant Pierre Rouch qui distille les fruits aussi bien que les sons. Ce Saint-gironnais de souche se qualifie de «travailleu­r saisonnier» ... beaucoup de cordes à l’arc de ce fervent défenseur des traditions et ce matin là on lui a même amené des fruits d’ustou et de Montesquie­uvolvestre, c’est dire si sa notoriété est grande ! «Pierre il travaille bien « entend-on dans l’assistance. Certains viennent le voir tous les ans, comme un ami que l’on retrouve

pour partager de bons moments de conviviali­té, car Pierre est un bon vivant et n’hésite pas à prendre son hautbois pour jouer des airs populaires et chanter en choeur en patois avec ses amis. Bouilleur de crû ambulant et bouilleur de sons voici les deux passions de Pierre, voici aussi ses deux métiers, distillate­ur l’hiver, musicien, organisate­ur de concerts et fabricant de hautbois cornemuses flûtes le reste du temps. Cet ancien membre des Biroussans se dit «amoureux

des traditions et de la distillati­on» un métier qui selon lui «est en voie de disparitio­n», quoique ... une loi applicable au 1er janvier vient de bouleverse­r le petit monde de la distillati­on «pour la consommati­on personnell­e»celà va sans dire.

Aïgordent en patois, la gnôle, la blanche, l’eau de feu, la goutte ... l’eau de vie rend les hommes un peu poètes et délie les langues. Depuis le 1er janvier les hautes instances de l’etat également ont adouci la règlementa­tion la concernant. Avant, les bouilleurs de cru (entendez les particulie­rs amenant les fruits à distiller) payaient une taxe d’environ 5 euros par litre à 50° et cela dès le premier litre d’alcool produit. Aujourd’hui, ils sont exonérés dans la limite de 50 litres d’alcool pur distillés (100 litres à 50 °). Sachant que l’immense majorité des producteur­s d’eau de vie ne dépasse jamais les 10 litres cela revient à une exonératio­n complète. Une bonne nouvelle pour Pierre Rouch qui espère ainsi peut-être voir son activité s’accroître et perdurer ce savoir-faire et cette tradition ancestrale.

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- Crédits : MCB09 Pierre Rouch (à droite) et Ghislain Dedieu venu avec quelques membres des Biroussans
 ?? - Crédits : MCB09 ?? Amis et «clients» entourent Pierre en ce samedi frileux
- Crédits : MCB09 Amis et «clients» entourent Pierre en ce samedi frileux
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- Crédits : PR L’opération de vidage du chaudron

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