Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aude
Grand débat. Rejeté par certains ou adoubé par d’autres
Les citoyens ont fait force de contestations et nombre de propositions.
Vendredi 8 février Danièle Herin députée LREM de la 1ère circonscription a mis en place une rencontre en direction de la population du territoire Lézignanais ; afin de donner suite à la proposition du président Emmanuel Macron qui a souhaité que soit mis en place un grand débat au plus près des citoyens.
La salle Pelloutier a servi de cadre à une soixantaine de participants, peu en rapport de la population que représente les 54 communes de l’intercommunalité.
Un débat orchestré autour de quatre grands thèmes définis par le gouvernement : démocratie et citoyenneté. Organisation de l’etat et des services publics. Fiscalité et dépenses publiques, et pour clôturer, la transition écologique.
Aux commandes, un commissaire enquêteur, Christian Chabal, ayant pour mission d’assurer la neutralité du débat, recueillir les propositions des citoyens. Le tout dans le respect de chacun, en étant concis et sous forme de propositions concrètes. Pas de mise en cause de personnes absentes, pas de propos discriminatoires.
Dans la salle, constat flagrant peu de jeunes, une majorité de cheveux grisonnants … dixit le public. Un mélange d’actifs issus de la classe politique, du monde associatif, éducatif, et des retraités appartenant à différents secteurs d’activités.
Deux heures de débat, une demi-heure pour chaque thème : une minute de réflexion, deux minutes de droit de parole, afin qu’un maximum de personnes puisse s’exprimer.
A l’annonce du fonctionnement de cette séance, certains esprits se sont un peu échauffés, arguant « pourquoi discuter, cela ne sert à rien, puisque le gouvernement maintiendra le cap et ne changera rien » … rejoint illico par une personne, jugeant le débat « trop rigide » à ses premiers balbutiements, préférant quitter la salle. Du côté des jeunes en
totale minorité, une jeune femme de s’exprimer « Je ne vote pas, car je ne me reconnais pas dans un aucun parti », elle aussi quittant la salle en cours de débat, tout comme un agriculteur à la retraite venu exprimer ses griefs et sitôt s’être exprimé, partir. A chacun sa façon d’agir !
S’exprimer et partir ? Rester et entendre les autres ? L’écoute de l’autre, un exercice insurmontable pour certains ? Venus à priori à reculons assister à ce débat orchestré par LREM.
Quant à madame Herin, elle est resté neutre pendant la durée du débat, donnant l’assurance que si d’autres thèmes devaient être soulevés, elle resterait à la disposition de chacun à l’issu du débat. « Je suis prête à organiser d’autres rencontres, hors des débats officiels. Quant au débat de ce jour, il sera retranscrit et adressé à tous les participants ».
Et de s’exprimer ainsi : « Ce qui fait défaut, c’est le manque de dialogue avec les citoyens. Certes, j’appartiens à un mouvement, mais je suis neutre, je représente tout le monde. L’exercice de ne rien dire est difficile, mais cela reste un bon exercice d’écoute. Ce débat national est un enseignement au quotidien. Le citoyen souhaite de plus en plus intervenir dans la politique ».
LES PROPOSITIONS ONT FUSÉES !
Pour certains, un débat constructif, d’autres non adeptes d’un débat « encadré » sont reparti « frustrés ». Des satisfaits, car Il y a eu écoute et respect … Des septiques quant à la façon dont vont être remontées les informations et si le gouvernement en tiendra compte.
Les citoyens se sont prêtés au « jeu » du grand débat, ils ont montré qu’ils pouvaient émettre des idées constructives, même dans la différence de chacun. Toutes mérites réflexion et analyse. Les partis politiques au fil des années ont perdu de leur crédibilité. Le citoyen se veut acteur de la politique dans sa vie quotidienne. Le gouvernement se doit d’être attentif au travail de réflexion fourni par les citoyens. Celui-ci doit servir de base de travail à l’etat, afin de pouvoir construire une France autrement, plus juste, moins hiérarchisée, moins administrative, moins consommatrice de superflus, plus humaine. Les citoyens qui se sont investis dans cette démarche de réflexion dans le respect et l’écoute, doivent avoir la certitude du respect de l’etat d’être entendus, mais pas que ! Ils en attentent aussi du concret. Dans le cas contraire, la « colère risque d’être terrible » et non négociable. Attention danger !