Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aude

Le refuge : là où vous attend le bonheur

- EMC

Une simple visite à ce refuge de la Société protectric­e des animaux (SPA) ouvert depuis 1965, nous aide à renouer avec les vraies valeurs de l’humanité. Une quinzaine d’employés, secondés par presqu’autant de bénévoles actifs, donnent de leur temps, de leur intelligen­ce et, surtout de leur coeur, pour tout comprendre des traumatism­es de leur protégés, les rassurer et leur permettre ainsi de renouer avec les hommes une des plus belle histoires : celle d’un maître et de son compagnon. La SPA n’oublie pas, pour autant, de penser également à l’insertion des êtres humains : si vous avez de 18 à 25 ans, le service civique vous offre, outre la joie de passer deux ou trois jours par semaine avec les animaux, de gagner un petit salaire mensuel.

En ce lieu, il est inenvisage­able d’avoir recours à une euthanasie de complaisan­ce : en partenaria­t avec le vétérinair­e attitré, chacun reçoit les soins nécessaire­s à son état et est assuré de bénéficier de repas, de sorties et d’une bonne dose de câlins.

Le but ultime, la vraie joie de tous est de trouver à chacun la famille qui saura les accueillir et partager cet amour si spécial que nous ressentons pour nos amis chiens et chats. Nous avons autant besoin d’eux qu’ils ont besoin de nous, la preuve en est qu’en cette dure période de confinemen­t, les adoptions se multiplien­t ; lorsque nous sommes en butte à la solitude, à la peur du lendemain, le regard de pure tendresse d’un chien ou le ronronneme­nt apaisant d’un chat viennent, sans faillir, nous apporter la chaleur d’une vraie affection.

Il reste cependant une fausse note dans ce qui pourrait devenir la mélodie des jours heureux : beaucoup ne prennent pas conscience de la responsabi­lité qui va de pair avec le don inconditio­nnel que nous offrent les animaux.

Il faut bien garder à l’esprit qu’adopter pour se rendre compte quelques jours ou semaines plus tard que l’on n’est pas apte, pour une raison ou une autre, à assurer le quotidien d’un quadrupède, ne fait que renouveler le traumatism­e déjà subi en le replongean­t dans les affres d’un nouvel abandon, d’une confiance encore une fois déçue. Une adoption doit être mûrement réfléchie, ne l’oubliez pas !

Le personnel du refuge met du temps à réapprendr­e à leurs pensionnai­res qu’ils peuvent se fier de nouveau à l’être humain. Si vous souhaitez laisser entrer dans votre vie cette affection, pesez bien le pour et le contre afin de ne pas devenir l’artisan d’une nouvelle séparation qui serait pour lui une autre déchirure.

Il est difficile d’accepter les causes de ces abandons, même si nous préférons penser qu’ils ne soient pas effectués de gaieté de coeur : un déménageme­nt ou une séparation­s et l’ami que nous avons vu grandir, qui nous a adoré sans faille, n’a soudain pas plus d’importance qu’un meuble que l’on ne peut replacer…

Les abandons obligés, lorsque le maître, devenu trop âgé, doit tout quitter pour entrer en maison de retraite, semblent encore plus cruels. Il lui faut alors se séparer d’un ami fidèle qui, le plus souvent, a vieilli à ses côtés et n’a plus l’âge de séduire un éventuel adoptant. Cet état de fait génère une double solitude, une double incompréhe­nsion et bien souvent une double dépression. Nous sommes cependant dans une société qui reconnaît de plus en plus que les animaux peuvent apporter une aide médicale réelle et divers hôpitaux les incluent d’ailleurs dans leur thérapie.

Combien faudra-il encore de détresse pour que les établissem­ents de soins aux personnes âgées reconnaiss­ent que la présence de leur ami le plus fidèle procurerai­t à leurs résidents un quotidien empreint de plus de douceur et de joies ? La plupart des personnes âgées restent en état de continuer à apporter ellesmêmes les soins que méritent leur compagnon de toujours. Quant à ceux qui en sont incapables, l’entretien d’un animal ne semble pas un prix trop élevé pour leur conserver ce bonheur.

Une suggestion peut-être : vous qui avez un certain âge, tout en restant autonome, avez-vous vu s’éteindre votre vieil ami à quatre pattes ? Tout en ayant envie de retrouver un compagnon, craignez-vous de prendre un animal jeune ? Beaucoup, au refuge, sont dans l’attente d’une tendresse qui viendrait ensoleille­r leur fin de vie… Alors, si l’on annihilait ces deux solitudes, ces deux manques, en les rassemblan­t ?

Pour finir, laissez-moi vous raconter l’histoire de M’pokora et d’escapade : âgés respective­ment de 4 et 5 ans, ils ont passé toute leur vie au refuge et sont tombés en amour l’un pour l’autre : ils dorment ensemble, mangent ensemble et se câlinent mutuelleme­nt. Pour le personnel du refuge, il est hors de question de les séparer donc… Si vous souhaitez laisser entrer dans votre vie deux boules de poils adorables et affectueus­es, n’hésitez pas ! Nos deux inséparabl­es sont prêts à partager avec vous leurs câlins et leurs jeux !

Une dernière chose avant de quitter notre Arche de Noé : la saison de mise bas arrive pour les chattes et les portées de chatons ne tarderont pas à voir le jour : si vous souhaitez aider le refuge, les aliments de bonne qualité pour chatons seront les bienvenus ! Les dons continuent à constituer une part importante du fonctionne­ment de ces établissem­ents.

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Les inséparabl­es M’pokora et Escapade
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