Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aude
Du rouge, du jaune et du noir !
Décidément, ça ne veut pas passer. Vraiment insupportables ces images de mai 1968 avec tous ces drapeaux rouges et noirs flottant comme un signe d’espoir et d’un monde nouveau ! Ces souvenirs forment encore un grand voile d’une nostalgie empreinte d’une indissoluble tristesse : il nous est difficile, encore aujourd’hui, de ne pas retenir nos larmes de dépit comme piqués par des aiguilles de rappel.
Pensez donc : contre toute attente, ce dimanche 5 mailà, au Stadium de Toulouse, Limoux remportait son premier titre de champion de France face à une hyper-favorite équipe de l’as-carcassonne. Il leur avait fallu aller au terme des prolongations et construire la victoire 13-12 sur un essai douteux (Je peux affirmer qu’il n’y était pas, car je l’ai vu de mes propres yeux étant assis totalement à l’opposé de l’action !). Et ils osèrent en faire une chanson de Carnaval : non seulement les Canaris étaient cuits, mais, en plus, ils avaient perdu leurs pantalons sur la pelouse du Stadium !
Et, tant qu’à y être, en 2016, ils doublèrent la mise sur la pelouse d’albi : 2 x (13-12) = marque finale 2624.
De fait, au-delà de la rivalité entre préfecture et sous-préfecture, Blanquette et Cité, le derby apporte toujours un piment supplémentaire à la confrontation entre les deux formations : même si l’aude relie les deux villes et si certains joueurs ont parfois évolué dans les deux formations, les frères d’armes se transforment inéluctablement en ennemis irréductibles ne galvaudant pas une once d’énergie pour fricasser (si possible avec de beaux essais) l’adversaire et bâtir et confirmer le planchòt final à coups de tampons pas toujours légaux.
Les Canaris virevoltent, les Grizzlies ont les pattes lourdes : il n’y a pas de hors-jeu car tout le monde est conscient de l’enjeu qui entrera, par la petite ou la grande porte, dans la légende permanente et renouvelée sans cesse de la grande geste sportive.
La Fontaine terminait ses fables par une belle maxime. Je ne suis pas Jean de la Fontaine (je fais plutôt partie des gens de l’estanquet) et, de toute façon, il est hors de question qu’un Carcassonnais laisse le dernier mot aux hommes de Maxime (Grésèque) !
Rendez-vous (facebook) ce samedi 8 mai à la Pépinière !