Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aude

Syndrome soixante-huitard

- HERBAI

Limoux 2021. 1515, quoi 1515 ? Connaît pas ! 1968 oh oui !

Tel fonctionne un cerveau treiziste limouxin. 1968, année révolution­naire y compris dans le rugby à XIII. Le SC Limoux, à l’issue d’une grandiose finale inédite du Championna­t de France, jetait à terre au Stadium de Toulouse, devant une foule record, L’ASC la « géante » compressan­t un palmarès aux multiples trophées dans un cahier de 400 pages à gros carreaux. Mortifiant ainsi le grand Jean Barthe et par la même tout un peuple carcassonn­ais entièremen­t acquis à la cause « jaune et noir ». Un véritable tremblemen­t de terre à l’époque pour le rugby à XIII.

Et quelle fête en « rouge et noir » le soir de la finale dans la banlieue limouxine.

Meurtris à l’extrême ces Carcassonn­ais, afin d’éviter la traversée de la capitale de la Blanquette avec leurs sourires moqueurs, rejoignaie­nt Quillan en se cachant et se faufilant par Narbonne et Perpignan ! C’est dire l’impact de cet événement. Un événement qui a déchainé les passions entre Carcassonn­e et Limoux. Pour le plus grand bonheur du néo rugby français.

Je me rappelle que lors du derby en championna­t de France la saison suivante, la mairie de Carcassonn­e avait installé des chaises sur l’ancienne piste cyclable. Pas un seul petit espace de libre. Tu avais intérêt à te soulager avant de regagner ton siège, serré alors comme des sardines avant l’arrivée d’une rengaine faisant trémousser des festifs dans des soirées endiablées. Et puis, bien plus tard, avec mon ami Bernard Roques, nous avons pour Radio Marseillet­te, suivi le club de Limoux et ses supporters pour des moments inoubliabl­es à jamais gravés dans ma mémoire.

C’était le temps du président Jean Louis Gimenez, des Gaby Chauvet, Jeanpierre Lemoine, Jean Louis, Alabert et des chocolats chauds de Nanou Piccolo qui nous accueillai­t comme si nous étions les grand seigneurs. Et cela explique bien la belle qualité de vie d’une ville pas comme les autres à l’inverse de Carcassonn­e au comporteme­nt plus sobre.

Quelques années après le XIII de Limoux recevait l’immense Wigan en Cup anglaise. Un stade de l’aiguille plein jusqu’à la gueule ce jour-là. La légende laissant entendre que le public n’ayant pu accéder à l’enceinte sportive, aurait envahi la cime des arbres dès Preixan passé pour essayer d’apercevoir les gladiateur­s du XIII dans un affronteme­nt

Tout cela pour vous dire que Carcassonn­e XIII reçoit sur son herbe fétiche de Domec un monstre du rugby à XIII pour un derby totalement indécis. Certes Carcassonn­e XIII, reste L’ASC dans le coeur de ses supporters. Nous savons que le XIII Limouxin occupe une place au classement qui ne reflète en rien sa valeur réelle, a les moyens et l’envie de secouer le « planchot » du Champion de France à l‘issue gigantesqu­e. d’une saison vraiment bien étrange.

Mais les Carcassonn­ais, syndrome 68 en tête, sont prêts à offrir une réception dont ils ont le secret. Alors que le meilleur club gagne… pourvu que ce soit un club audois.

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Mai 68 : Limoux a fait péter la Blanquette
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Roger Bouichou

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