Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aude

Adrienne Chabot : une bien alerte centenaire

- DT11

Adrienne Cabot vient de fêter ses 100 printemps.

C’est le 2 mai 1921 que la doyenne du village vint au monde, à Carcassonn­e. Le Petit Journal l’a rencontrée.

De l’enfance à la vie active

Elle est le deuxième enfant d’une fratrie de trois ; Étienne le grand frère malheureus­ement décédé et Laure, la petite soeur de... 98 ans !

Son papa, André Allegret, major de promotion de l’école centrale de Lyon fut le bras droit de M. Diederichs, l’un des directeurs de la concession minière du village.

Sa maman Alphonsine partageait son temps entre l’éducation de ses enfants et la tenue du foyer familial.

Comme tous les enfants de cette époque, Adrienne grandira au village, ira d’abord à l’école communale pour ensuite rejoindre jusqu’à ses 14 ans la pension du lycée privé de jeunes filles de St Denis.

Parfois en bus, mais le plus souvent en chevauchan­t sa bicyclette (peut être l’un des secrets de sa longévité et forme actuelle) sur des routes sinueuses de terre battue. Adrienne poursuivra ses études par une école ménagère, mais surtout de secrétaria­t qu’elle aura profit d’exercer plus tard, à la mine, jusqu’à la fermeture de celle-ci.

On vivait comme le voisin

De l’arrivée de l’eau courante dans le village, Adrienne s’en accommoda sans pour autant y voir un réel luxe. L’une des probables raisons est que celleci coïncide avec l’entrée de la France dans la Seconde Guerre mondiale.

De cette période pourtant accablante, elle n’en ressortira que du positif. ‘’Partage’’ et ‘’au service des autres’’ s’entremêlen­t inlassable­ment lorsqu’elle évoque son rôle à jouer dans la gestion de la cantine et de la distributi­on des tickets de rationneme­nt. (ndlr : la cantine, en contre haut de la mairie, fera tour à tour service de restaurati­on, café, épicerie, salle d’école pour finir en appartemen­ts communaux à louer)

Une sacrée mémoire

Rencontré à l’occasion d’une fête locale, le 24 décembre 1959 scellera son union avec Marcel Cabot. Ce dernier travaillan­t également à la mine, Adrienne passait une grande partie de son temps à entretenir la parcelle de vignes et surtout les jardins qu’ils détenaient.

C’est avec une certaine fierté qu’elle précise aussi avoir obtenu son permis de conduire, le 4 mai 1962 très précisémen­t.

Quelques crissement­s d’aronde plus loin, sa première voiture, un événement douloureux mit entre parenthèse­s la vie paisible d’adrienne. Au tout début des années 70, sa maman se cassa le col du fémur. Jusqu’à son décès, 15 années plus tard, elle restera à son chevet. S’en suivra aussi celui de son mari.

Toujours prompt à s’occuper, de ces événements douloureux Adrienne en ressortira avec une certaine force qu’elle puisera dans la foi qui ne la quittera plus. Sa dévotion à l’église en tant que catéchèse la mènera à intégrer une chorale, à faire tinter les cloches de celle du village et à y jouer même de l’harmonium. Il y a peu de temps encore, il était fréquent de voire Adrienne à quatre pattes en train de briquer le sol de l’ édifice religieux du village !

Désormais, elle passe la majeure partie de son temps à embellir et entretenir son nid douillet, à mettre en pots ses confitures (point de filament d’un quartier d’orange ne traversera l’écumoire !) et à dévaler la pente raide pour rejoindre le container lui permettant d’évacuer ses déchets alimentair­es. Sa seule routine hebdomadai­re demeure les mercredis lors du passage d’eric, l’épicier ambulant.

Ce passé, elle le raconte encore à son proche entourage. Sa mémoire est restée aussi fraiche que son allure.

Elle aime vivre au village car elle y apprécie la tranquilli­té et la vie saine. C’est sans doute l’air de la Montagne Noire - ou la bicyclette de son adolescenc­e mais surtout l’amour immense de la vie, la volonté et la foi qui explique une telle vitalité.

La fête

Aujourd’hui la doyenne du village fête ses 100 ans avec fierté et dignité : toujours élégante.

Même si tous les Villaniéra­is ne pourront célébrer la nouvelle centenaire comme ce fut fait le 6 septembre 1978 pour Mathilde Jaumot, à cette occasion, la municipali­té lui a témoigné toute sa sympathie. Les hommages se succédèren­t après la remise du bouquet de fleurs.

La fête s’est poursuivie tout du long de la journée dans un cercle restreint en raison du Covid, mais entourée par l’affection de ses neveux Anne et Hugues.

Doyenne 2.0, la soirée se poursuivra au rythme des appels vidéo lui permettant ainsi d’être jointe par le reste de sa famille.

…une fête qui se renouvelle­ra l’an prochain.

Nous lui adressons tous nos voeux !

 ??  ?? Un gros gâteau, une bouteille fraîche et... le sourire.
Un gros gâteau, une bouteille fraîche et... le sourire.
 ??  ?? Adrienne et sa maman, Alphonsine Bru
Adrienne et sa maman, Alphonsine Bru
 ??  ?? Adrienne (100 ans) et sa soeur Laure (98 ans)
Adrienne (100 ans) et sa soeur Laure (98 ans)
 ??  ?? En famille avec les neveux et leurs conjoints
En famille avec les neveux et leurs conjoints
 ??  ?? 1962, l’année de l’obtention de son permis de conduire
1962, l’année de l’obtention de son permis de conduire
 ??  ?? Un gros gâteau, une bouteille fraîche et... le sourire
Un gros gâteau, une bouteille fraîche et... le sourire
 ??  ?? Joyeux anniversai­re Adrienne !
Joyeux anniversai­re Adrienne !
 ??  ?? Adrienne, sa soeur Laure et son frère Étienne
Adrienne, sa soeur Laure et son frère Étienne
 ??  ?? Le journal de sa naissance, l’un des nombreux cadeaux offerts
Le journal de sa naissance, l’un des nombreux cadeaux offerts

Newspapers in French

Newspapers from France