Conséquences sociales

L’influence de la religion que l’on qualifie de Cathare ne fut pas simplement religieuse.

Dans ce domaine, bien que réellement implantée, elle fut minoritaire. Mais sa pratique, le respect qu’inspiraient ses Parfaits, son respect de la femme, sa largesse d’esprit avec la population et les simples croyants la rendirent sympathique et à défaut de conversions massives, tous, puissants ou simple paysan, la respectaient.

Ses Parfaits prêchaient par l’exemple et menaient une vie sans aucun luxe, travaillant pour vivre, respectant à la lettre les préceptes qu’ils prêchaient, sans église, sans lieu sanctuaire pour la prière, pour l’échange sur les textes. Avec eux, Dieu était partout : dans la rue, sur la route, dans les pauvres cabanes isolées, dans les villes, dans les ateliers, dans les châteaux. Chaque Parfait, chaque Evêque ou Diacre cathare gagnait sa vie en travaillant.

Dans la plupart des villes du Comté de Toulouse, des membres du clergé, des seigneurs, sans se convertir, subirent cette influence. Cette religion, non imposée, permissive pour les petites gens, très exigeante pour les Parfaits, convenait bien à l’état d’esprit des Occitans : esprit, ouvert, travaillé depuis longtemps par des cultures et des religions différentes auxquelles ils s‘étaient « frottés» depuis la nuit des temps dans notre région lieu de passages, d’invasions, d’occupations.

Sans adhérer formellement aux doctrines religieuses du Catharisme, ils furent influencés, ou ne surent se soustraire aux tendances « révolutionnaires » qu’elles véhiculaient.

Des prêtres catholiques devinrent moins dévoués à la hiérarchie, plus enclins à secouer le joug de la règle et de l’autorité. Beranger, Archevêque de Narbonne, ignora l’autorité du Pape et des Légats qui le représentaient.

Un simple religieux de Fontfroide, Pierre Lerce, quitta son monastère sans le consentement de son abbé pour en fonder un autre, sous le vocable de Saint Victor; sur le territoire de la commune de Fontjoncouse.