Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aude
De bagarre en bagarre
À l’approche de la fête du 6 messidor de l’an VI, des troubles sont sérieusement pressentis par la municipalité. Il convient d’assurer le maintien de l’ordre avec deux gendarmes et dix gardes nationaux. Pour plus de garanties, les organisateurs Bot, Fédié, Babou et Verdier s’engagent solennellement lors de la demande d’autorisation de la fête à ce qu’il n’y ait aucun trouble.
Dès le matin, les gendarmeries de Limoux et Quillan font le déplacement au village. Le calme le plus complet règne sur la commune. Il en est de même le lendemain. Dans de telles conditions, la présence des gendarmes n’a plus de raison d’être.
Calme de bien courte durée. Le 8 messidor, vers 11h du matin, le village se trouve perturbé par de grands cris provenant de la place publique. En pareil cas, l’autorité municipale se doit d’agir rapidement.
L’adjoint revêt son écharpe et le voilà sur la place. Jean-louis Pagès crie et insulte un citoyen. L’adjoint tente de le faire taire. Jean Vié s’interpose, mais respectueux de l’autorité il rentre assez rapidement chez lui. Par contre, Pagès ne veut rien entendre : ‘Vous me f...’. La garde est appelée. Sa mère ne parvenant même pas à le raisonner, il est conduit de force à sa maison.
Passant par là, Jean Baptiste Cros dit Catala s’approche, peut-être en curieux. Craignant que les troubles n’augmentent, l’adjoint lui demande de rentrer sans bruit. Cross ne l’entend pas ainsi ; la main sur la poitrine de l’adjoint, il lui répond tout en gesticulant : ‘ Je ne me bats pas, c’est désagréable de voir maltraiter ses camarades.’
Pendant ce temps, un groupe est en train de danser... Brusquement, Jacques Amigues reçoit des coups qui ne cesseront qu’à la venue de l’adjoint. Et le rassemblement se disperse. Peu de temps après, Amigues et Bernard Raynaud se battront au milieu de la rue devant le cabaret de François Faure ; pour éviter le massacre ils sont conduits au corps de garde.