Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aude
La marque Sud de France interdite pour le vin
Le préfet de Région, Etienne Guyot, a récemment annoncé que les 7 000 vins qui utilisent depuis 16 ans la marque Sud de France ne sont plus autorisés à le faire. Cette bannière désormais bien identifiée permet pourtant de gagner de nombreux marchés, notamment à l’export, tout en restant complémentaire aux signes de qualité et d’indication géographique.
Cette décision soudaine entraine de lourdes conséquences pour la promotion des produits viti-vinicoles et avec elle l’image de la Région
et de ses terroirs. Lourdes conséquences économiques directes également, pour l’ensemble de la filière. En effet la suppression brutale de la marque des étiquettes provoquerait une perte de valeur pour la filière vin et des coûts de commercialisation et de logistique conséquents pour le changement des étiquettes pour nombre d’entreprises.
Elle annihile tout autant les efforts financiers de la Région et donc des contribuables, pour conforter la notoriété de cette marque auprès des consommateurs et partenaires.
Le sénateur de l’aude, Sébastien Pla, en association avec plusieurs sénateurs d’occitanie, s’en est ému dans un courrier adressé au ministre Marc Fesneau. Il s’interroge : « Après des mois de fragilisation de la filière (crise Airbus, crise sanitaire avec la fermeture des marchés intérieurs et extérieurs, gel, grêle, sécheresse...) affectant le moral des producteurs, comment accepter qu’une telle décision, valant pour le millésime à venir, soit annoncée à la veille des vendanges ? ».
Et de poursuivre : « Dans cette affaire, toutes les solutions n’ont pas été envisagées pour éviter un tel renoncement. J’ai adressé des propositions au ministre qui doit écouter la filière »
Le sénateur explique : « En premier lieu, un moratoire sur l’application de cette décision, déjà sollicité par les professionnels, doit être instauré le temps de chercher des solutions. »
L’élu audois a en outre enjoint le ministre d’étudier la modification par un décret en Conseil des ministres du nom du bassin viticole Languedoc Roussillon ; le problème actuel venant de ce que la dénomination Sud de France n’est pas considérée comme à une zone géographique au sens réglementaire… Ce qui ne semblait pas un problème depuis seize ans le devient soudain.
« Il est impératif d’éviter un arrêt brutal de ce travail de longue haleine, arrêt dont les préjudices seraient particulièrement conséquents pour l’exportation, ainsi que pour les productions qui ne peuvent se prévaloir d’une IGP ou AOP. Éviter, surtout, un nouveau coup dur de trop pour la filière viti-vinicole en région Occitanie. J’attends du ministre de l’agriculture qu’il entende l’inquiétude des vignerons et qu’il prenne les mesures nécessaire au rétablissement de l’utilisation de la marque Sud de France !» conclut Sébastien Pla.