Viravent Trucabarral, un poète-oenologue méconnu

Nous devons ici saluer la mémoire de ce personnage trop méconnu. Il naquit au printemps 1907 à Cassagnoles. Il aurait dû se prénommer Marcelin (c’était dans l’air du temps). Mais ce dimanche matin, où quasiment tout le village avait pris la route de Carcassonne pour manifester, en rentrant à la mairie le grand-père venant déclarer la naissance avait dit en forme de bonjour : — Lo vent ven de virar. L’employé-remplaçant (commis d’office) nota sur le cahier officiel : Viravent comme prénom du nouveau-né !

Celui-ci voua sa vie (Viravent nous quitta le 31/12/1999) à ses vignes et à quelques expériences vinicoles, mais surtout il noircit des pages de cahiers de formules définitives, genre :

Carís la carinhana ; Cinc sòus lo cinsaut ; Granache es pas beguda de gavach ; Alicant fa cantar ; Nòstra tèrra es la tina ; Saussòla al retorn de l’escòla ; Novèl o vièlh, lo vin es de vin ; Descaucèl te vòl faire la pèl ; Lo podaire se sòmia vendemiaire ; La tisana de gavèls te rendrà mai bèl ; Val mai un Noilly-prat qu’un prat a Neuilly ; Val mai vaissèl en cava que vaissèl en mar.

Une souscription devrait être lancée sous peu pour l’édification d’une statue à sa gloire à la porte de sa cave. Son inauguration sera accompagnée d’un… vin d’honneur ! Santat !

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