Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aude
Gibier, poissons et conscrits
Dans la lancée des réformes et devant les saccages répétés des récoltes par les chasseurs et leurs chiens, sans oublier le risque imminent de dépeuplement en gibier et poissons, en raison de divers abus, de sévères mesures réglementeront la chasse et la pêche.
La chasse avec armes et filets sera donc interdite toute l’année aux étrangers et ne sera permise aux habitants que du premier germinal au 30 thermidor.
Il sera interdit d’enlever tout oeuf de caille ou de perdrix sous peine de 100 francs d’amende. La pêche à la truite, du 1er au 30 brumaire sous peine de 20 francs d’amende et deux mois de prison, est permise en dehors de cette période avec des filets à mailles réglementaires. L’emploi à mailles trop petites entraînera la destruction du filet et une amende de 100 francs.
De plus, la mise à sec de la rivière ainsi que des versements de chaux, noix vomique, coque du Levant ou autres drogues sont punissables de trois mois de prison. Quelques années après, en 1809, une ordonnance de police établira une nouvelle réglementation concernant hygiène, tranquillité et ordre publics. Les jeux de hasard et les charivarys sont interdits mais en vain.
Un grand pas est aussi franchi au niveau social : le travail est désormais interdit dans les ateliers ou dans la campagne les jours de fête chômée et le dimanche. Le village vit donc l’empire au rythme de réorganisations de réquisitions de vivres, animaux, ou d’hommes, de recherches incessantes de conscrits mais aussi de fêtes.
Pendant ce temps, des conscrits se cachent. Ils deviennent chaque jour plus nombreux à refuser leur départ. Beaucoup disparaissent dans l’espoir d’être oubliés tandis que d’autres se risquent à l’occasion dans des manifestations publiques.