Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aude
Energie : BARMAR et Port-la Nouvelle
Le sénateur Sébastien Pla a interrogé mercredi dans l’hémicycle la ministre de la Transition écologique sur l’avenir de l’hydrogène décarbonné dans l’aude.
Celui-ci est une énergie d’avenir répondant aux enjeux de développement durable et d’indépendance énergétique. La Région a investi 150 M€ dans les projets de développement de sa filière. C’est un enjeu important puisque Port-l-nouvelle devient site de référence en associant a production d’électricité en éolien, la production d’hydrogène décarboné. Au total, c’est un demi milliard d’euros investis par la Région et l’état entre autres.
Dans le même temps où le projet de gazoduc terrestre reliant Gérone à Barbaira est en sommeil, il est annoncé un accord pour un nouveau projet sous-marin reliant Barcelone à Marseille (BARMAR).
« Faire passer le gaz dans l’eau, plutôt que dans l’aude, pour moi il y a surtout de l’eau dans le gaz... » commente le sénateur Sébastien Pla, qui, aussitôt la nouvelle connue, a interrogé le Gouvernement lors des traditionnelles questions du mercredi aprèsmidi.
« Pouvez-vous nous assurer que, lors du prochain sommet européen d’alicante les 8 et 9 décembre, la Région aura confirmation qu’elle sera bien connectée au projet BARMAR via le pôle industriel de Port-lanouvelle
? » a questionné le sénateur dans l’hémicycle.
POUR UN RÔLE DE LOCOMOTIVE
Après la réponse ministérielle
La réponse de la ministre n’a pas convaincu Sébastien Pla : si le soutien aux projet de la Région a été affirmé, elle n’a pas répondu sur la question de l’interconnexion de Port-la-nouvelle avec Barmar. « Ce ne sont pas les moyens qui interrogent, mais la méthode », lui a immédiatement répliqué le sénateur dans l’hémicycle. « Le projet BARMAR sort du chapeau sans aucune concertation !
Si on n’y connecte pas Portla-nouvelle, les régions Occitanie et Aquitaine passeront à côté de leur avenir énergétique ».
Or, le sénateur a bien compris les enjeux énormes pour le territoire : « Aujourd’hui l’aude se prépare à la révolution énergétique, avec l’aide de la Région qui investit. Mais à Paris, une fois de plus, certains négocient des projets pharaoniques sans les relier aux initiatives des territoires sur le terrain. Le futur se prépare aujourd’hui, le train de la révolution énergétique est en route, des solutions existent, je me battrai avec force pour que nous ayons un rôle de locomotive dans cette affaire...» conclut-il.
POURQUOI CETTE FILIÈRE CONCERNE L’AUDE ?
La Région travaille depuis longtemps sur un projet de développement économique de grande envergure à Port-la Nouvelle. Il s’agit d’une part de développer l’activité portuaire, d’autre part d’en faire un pôle de production d’énergie renouvelable, capable non seulement d’alimenter les activités du port (transport maritime et terrestre, industrie...) mais également à terme une diffusion sur le littoral audois et héraultais. Le site a ainsi été choisi au printemps par l’état pour accueillir l’un des deux premiers parc éolien en mer. La Région, de son côté, investit pour développer la production d’hydrogène qui permettra de transformer une partie de l’énergie électrique produite et de la stocker et diffuser sous forme d’hydrogène. Cette nouvelle industrie audoise a pour objectif d’alimenter, outre les usages locaux du port, un réseau de distribution le long de l’a9 et jusqu’au port de Sète. Des enjeux considérables, donc, pour notre département.
À moyen terme, le développement ambitieux d’une filière hydrogène, dans l’aude et l’occitanie, implique donc d’y être relié.