Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aude
Lo Lutrin de Ladèrn : une bouffonnade
Pour célébrer le grand lutrin qui trône en l’église de Ladern, Achille Mir publie une bofonada en tres estapetas (Une bouffonnerie en 3 étapes). L’ouvrage est édité en 1883. Frédéric Mistral estime que Mir a ressuscité Rabelais avec cet écrit.
Le choeur de chant de l’église de Ladern prépare une prestation exceptionnelle pour la messe du jour de la fête patronale.
La première étape décrit les chantres. Le chef du choeur, Joan-francés a convoqué les membres :
- Estièine Piconèl, une voix tintante comme la fusée qui troue la brume
- Polonet de Micon : une voix nasillarde, armé de sa loupe pour décrypter les notes
- Titòta, lo Boçut , joueur de trombone à faire vibrer une batterie de cuisine.
Annonce est faire par courrier au curé « Nous apréparon une grande messe musicadisse. »
La seconde étape présente les préparatifs des réjouissances, les accoutrements des intervenants, mais catastrophe : Titòta a crevé le tira-buta !
La troisième étape vaudra par l’interprétation menée de main de maître et avec une voix d’orfèvre du Grand Kyrie de Joan-francés : « a la sortida de la glèisa, un Viva Joan-francés ! restontiguèt a far tremolar lo plafon del cèl. » Pour fêter ce succès, les autorités locales organisent un festin sardanapalenc.