Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aude

Travailleu­rs et rentiers

- MG

Alors que l’artisanat du cuir chute, celui de la laine deviendra plus fort dans le courant du XVIIIE siècle. Les cordonnier­s, nombreux dans les premières années du siècle se présentent alors pour la plupart comme des maîtres en leur art. Aussi emploient-ils en apprentiss­age de nombreux ‘garçons’. Mais, passé le premier quart de siècle, leur importance diminuera sensibleme­nt sans doute en raison d’une crise.

L’artisanat de la laine maintient quelques ateliers de cardeurs et quelques pareurs. Seuls les tisserands semblent réellement progresser tout au long du siècle. Certains ayant sans doute acquis une renommée se risquent à s’implanter dans de grands centres. Tel est le cas de Bernard Peyre qui gagnera Carcassonn­e.

Le marché des draps et des toiles favorisera l’installati­on des teinturier­s ou marchands teinturier­s et de tailleurs.

Quant à la bourgeoisi­e, elle se développe. Presque tous sont issus de familles de marchands ayant acquis leur prospérité dans le commerce de production locale. Bourgeois est alors une véritable profession, assimilabl­e à celle de rentier. En 1719, 147 chefs de familles sont portés au compoix, lequel produit 100 livres 8 sols et 3 deniers. Le premier contribuab­le s’appelle Guillaume Gap et il a un peu plus de 5 livres 14 sols.

Parallèlem­ent au développem­ent de la bourgeoisi­e une nouvelle classe apparait : celle des brassiers. Sans le moindre bien, ils n’ont que leurs bras à offrir. Relativeme­nt peu nombreux dans la première moitié du XVIIIE siècle, leur importance se fera considérab­le par la suite. En effet le village ne cessera d’accueillir de nouveaux habitants venus des hauts-cantons, alléchés par une pseudo prospérité. Les laboureurs, peut-être plus aisés, offrent pour leur part bras et matériel. Etant donné la faible superficie de la communauté ils seront très peu nombreux.

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