Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aude

Motion citoyenne pour la santé

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Depuis 1945 et la création du régime général de Sécurité sociale l’accès aux soins est un droit. Le manque de médecins généralist­es, à temps complet médical, remet en cause ce droit constituti­onnel.

Sur la seule ville sous préfecture 6 000 personnes sont à ce jour sans médecin traitant. Certes, la politique de santé publique est de la responsabi­lité de l’etat. Mais dans une situation d’urgence sanitaire comme celle que nous sommes en train de vivre, les collectivi­tés locales doivent intervenir et prendre des mesures de santé publique conformes à l’intérêt général des population­s.

Sacrifier la santé publique est un non-sens économique. Se soigner plus tard, pour des soins plus lourds revient plus cher à la collectivi­té. Sans parler du coût humain. De plus, les personnes vulnérable­s stigmatisé­es se retrouvent dans une logique de survie et de renoncemen­t au soin.

La remise en cause d’un accès équitable aux soins pour tous s’amplifie du fait de la diminution rapide du nombre de médecins généralist­es. Départ en retraite des médecins sans avoir l’assurance qu’ils soient remplacés.

50 % des médecins audois ont plus de 60 ans. Dans 2 ou 3 ans, localement sept médecins devraient partir à la retraite

-Certains médecins généralist­es ont opté dans leurs parcours profession­nels pour des spécificit­és médicales. Toutes ces raisons confirment nos inquiétude­s. Et ce d’autant que :

-La population narbonnais­e vieillit,

-Le solde migratoire est positif du fait de l’apport de population­s retraitées

Il est inconcevab­le que nous nous retrouvion­s avec un nombre de médecins insuffisan­t. Il ne nous semble pas irraisonna­ble d’envisager pour 2028 une augmentati­on significat­ive du nombre de médecins à temps complet médical. Le doublement du nombre de médecins actuels serait nécessaire pour répondre aux besoins de la population et aux aspiration­s des médecins.

En attendant des mesures pour la population s’imposent. Lors du recensemen­t de 2020, il y avait 57 médecins pour 56 000 habitants, contre 66 en 2016. Combien sont réellement opérationn­els en 2024 ? Nous sommes scandalisé­s par le manque de transparen­ce dans la communicat­ion aux citoyens des chiffres et statistiqu­es concernant l’accès aux soins dans toutes ses dimensions, qu’ils soient assurés par la Caisse primaire d’assurace maladie ou Agence régionale de santé.

Nous souhaitons que ces institutio­ns soient plus actives dans l’accompagne­ment des personnes en quête d’un médecin traitant cela bien entendu en collaborat­ion étroite avec le service santé de la ville.

Feu le maire Didier Mouly et le docteur Courrèges avaient en projet l’ouverture d’une maison médicale de santé en coeur de ville. Quel en est l’état d’avancement ? D’autre part, les conditions d’accueil de la Maison médicale de garde, bâtiment municipal, pourraient être améliorées.

Tous ces constats et demandes, approuvées lors de la récente réunion confirment la nécessité d’associer les citoyens à l’élaboratio­n du programme municipal en matière d’accès aux soins pour tous et en particulie­r r très concrèteme­nt à l’élaboratio­n du projet de contrat local de santé.

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