Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aveyron
Face aux lobbies commerciaux
Il existe, d’une part, des médicaments inutiles, inefficaces et inopérants, comme, par exemple, l’oscillococcinum dans les états grippaux. Il est sans danger en soi mais ce qui est dangereux, c’est qu’il masque la possibilité d’un traitement thérapeutique réel. D’autre part, il y a les médicaments dangereux en automédication : les anti-inflammatoires cachés dans des traitements contre les états fébriles, rhumes ou infection ORL. Ils sont dangereux pour les femmes enceintes (impact malformatif sur le foetus) ou les personnes âgées, fragiles du coeur ou des reins. Les vasoconstricteurs, ven- dus sans ordonnance contre le rhume, passent dans la circulation générale et sont actifs dans tous les territoires vasculaires de l’organisme. Même si le risque n’est pas très élevé, il reste démesuré par rapport à l’intérêt thérapeutique.
Il faut tout de même savoir que les Français sont plutôt moins dans l’automédication que d’autres Européens, notamment parce qu’il y a, en France, une bonne couverture des consultations médicales.
L’automédication est possible à condition que les médecins et pharmaciens informent bien et soient pé- dagogues : il faut que l’automédication soit éclairée.
Néanmoins, il faudrait interdire des produits du marché comme les dérivés de l’éphédrine ou de la pseudoéphédrine (Actifed, etc.). Il suffirait que la ministre de la Santé, de la même façon qu’elle a décidé qu’il n’y aurait plus de produits à base de codéine en vente libre l’été dernier, signe un nouvel arrêté pour que ce soit terminé. Mais il y a des pressions des entreprises qui les fabriquent, ce sont des gens très puissants, dont les appétits commerciaux sont très difficiles à contrecarrer.