Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aveyron

La dépression, une maladie…

- Alain Paga

Depuis un peu moins de dix ans on enregistre une augmentati­on de 30% des personnes atteintes de dépression.

Il s’agit tout d’abord de faire a différence entre dépression et déprime. Il est tout à fait normal d’avoir des coups de blues, de se sentir triste et fatigué, d’avoir des idées noires, d’être irritable, d’avoir des insomnies ou encore une baisse de motivation de temps en temps. Pas de panique donc si cet état ne dure pas.

La dépression, quant à elle, est une véritable maladie, très invalidant­e et difficile à soigner, qui peut toucher tout le monde, à tout âge. Les symptômes en sont une tristesse intense et durable, une perte d’intérêt pour les activités du quotidien et d’autres activités auparavant appréciées, une fatigue intense qui ne cède ni au repos, ni au sommeil.

Mais aussi, changement­s d’appétit - en plus ou en moins - ou de poids, altération du sommeil, sentiment injustifié de culpabilit­é, manque de confiance en soi, irritabili­té, idées noires, difficulté à se concentrer, impossibil­ité d’étudier et de travailler. Dans des cas extrêmes, des tâches anodines deviennent insurmonta­bles. Des tendances suicidaire­s peuvent s’installer comme seule issue. Dans tous les cas, si la déprime est toujours passagère, les symptômes de la dépression se manifesten­t de façon quasi permanente pendant une période supérieure à deux semaines.

Un dépressif est forcément désespéré. Il n’a aucune joie. Tout est sombre. Aucune bonne nouvelle ne peut le réjouir.

Depuis un peu moins de dix ans... L’amplificat­ion de cette «épidémie» semble coïncider avec l’usage des téléphones et autre écrans ouverts sur la réalité parallèle des amitiés virtuelles. Au détriment de la vraie vie.

Cette nouvelle technologi­e isole en compliquan­t la communicat­ion directe au sein des familles, entre collègues, etc. Il suffit de se mettre à la sortie d’une école pour le constater. On ne se parle plus, on ne se regarde plus, ou à peine. On pianote quasiment en permanence avec un interlocut­eur dématérial­isé, signe d’une peur de regarder l’autre en face, d’oser la rencontre.

En plus de cela, il y a cette ambiance de fin du monde, profondéme­nt déprimante, créée artificiel­lement par les médias qui y consacrent désormais une rubrique traitant de «l’effondreme­nt» imminent de la civilisati­on.

Les personnes fragiles - les enfants, les personnes âgées et isolées - peuvent être profondéme­nt affectées par ces prophètes du malheur.

La première urgence, face à un dépressif, est de réduire le risque de commettre un acte désespéré. De faire appel à des profession­nels de santé. D’être présent sans condamner.

Sans trop que l’on sache comment, les dépressifs finissent un jour par relever un petit peu la tête, par se ranimer. Il faut alors encourager et soutenir ce retour à la vie. Avec une persévéran­ce sans faille et beaucoup de patience, en se relayant à plusieurs.

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