Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aveyron
Valeurs fraternelles et spirituelles de nos racines terriennes
Pour qui cherche à comprendre les réalités des migrants du Rouergue aux 19ème et 20ème siècles, l’ouvrage Les Aveyronnais, L’esprit des conquérants demeure essentiel.
Coécrit avec Danielle Magne (éditions du Rouergue, 1993), Daniel Crozes y évoque, au chapitre 10, les valeurs intergénérationnelles de nombreux Aveyronnais si souvent inspirés par de profondes croyances religieuses.
N’hésitant pas à titrer « Laboureurs de Dieu… », l’écrivain souligne : « De 1830 à nos jours, le diocèse a envoyé 2 600 hommes et femmes accomplir leur devoir dans cent pays du monde… »
Ces missionnaires en appellent d’autres puisque, de nos jours, le mouvement migratoire s’inverse. Si les vocations locales se raréfient, prêtres et religieuses venus des continents les plus éloignés abondent.
Pour le coup, ce ne sont pas les témoignages qui manquent ! Pour le père Jubilee (voir par ailleurs) comme pour tous, l’iden-
tité est indissociable des racines.
Nous avons demandé à ce prêtre du continent indien, qui a remplacé à Bozouls le père Aurélien de Boussiers parti pour sa nouvelle paroisse, comment fallait-il prononcer son nom : Jubili ou Jubilee ?
« En Inde du Sud, le nom de famille n’existe pas, a
répondu l’intéressé. En réalité, j’ai trois prénoms : Francis, Jubilee, Joseph. Dans mon pays natal, on me prénomme familièrement Jubilee. Et si je porte le nom de Dominic, c’est parce qu’à l’instar de tous les étrangers accueillis sur le territoire français, je suis tenu de porter un nom de famille. Après concertation avec une proche relation du diocèse de Rodez, j’ai donc choisi le second prénom de mon père Georges : Dominic… Officiellement, je réponds donc au nom de Jubilee Dominic. »
Une autre terre, une autre culture, une croyance et une foi qui perdurent, une parole toujours fraternelle : merci, père Jubilee, de nous avoir raconté l’histoire de vos propres racines !