Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aveyron
Entre devoir de mémoire et développement durable
A Rodez, le collège AmansJoseph-Fabre devait organiser ses portes ouvertes samedi 14 mars en matinée. Celles-ci ont été reportées, conformément aux décisions gouvernementales relatives à la pandémie de coronavirus. Et ce, au moment même où l’établissement scolaire du boulevard Belle-Isle rédige son nouveau projet d’établissement pour la période 20202024.
Précédées d’une conférence de presse donnée trois jours auparavant par son équipe pédagogique, ces portes ouvertes avaient pour objectif, entre autres, de faire connaître le bilan de ces dernières années et de tracer les orientations des prochaines décennies.
En deux ans, les effectifs ont augmenté de près d’une centaine d’élèves, soit une hausse de près de 17 %.
« Sur le seul niveau sixième, nous sommes passés de 143 à 202 élèves entre 2017 et 2019. Cette hausse s’est accompagnée d’une augmentation du pourcentage d’admis au diplôme national du DNB avec 99,3 % de reçus à la session 2019 », précise Christophe Lauras.
Selon le principal du collège, cette hausse des effectifs est la conséquence d’une hausse de l’attractivité de l’établissement qui peut s’expliquer par l’ouverture de formations (section bilingue français-occitan à la rentrée 2017 et section bilangue anglais-chinois à la rentrée 2018), mais également par les innovations mises en place au profit des élèves.
Dès la rentrée 2015, 15 minutes consacrées aux devoirs ont été intégrées à chaque heure de cours des élèves de sixième.
A la rentrée 2017, un dispositif de lutte contre le décrochage scolaire intitulé Motiv’action a été mis en place au profit des élèves de quatrième.
Depuis la rentrée 2018, pour tous les élèves, les cours de l’après-midi débutent par un temps de lecture obligatoire.
Lors de la conférence de presse de la semaine dernière, l’accent a été mis sur une mesure qui s’est vite généralisée.
« Depuis le 1er septembre 2019, une fois par semaine, élèves et personnels bénéficient d’un menu exclusivement végétarien », rappelle Christophe Lauras.
Le collège Amans-JosephFabre s’est également fait connaître par des projets touchant tout un niveau de classe, voire tout l’établissement.
Le projet A la croisée des regards, 1918-2018 sur le centenaire de l’Armistice a mobilisé tous les élèves du collège et même ceux du CM2 sur tout 2018. Citons le projet MonoChrone® en lien avec le Siècle Soulages, qui a sensibilisé un millier d’élèves en 2019.
Des résultats aussi encourageants invitent à s’inscrire dans la continuité.
Pour autant, l’équipe pédagogique souhaite s’engager dans de nouveaux projets.
C’est pourquoi le chef d’établissement a insisté sur les deux axes qui seront privilégiés. « Nous avons deux obligations, l’une envers le passé – l’obligation de se souvenir des moments tragiques de l’Histoire – l’autre envers le futur – l’obligation de préserver la planète ».
Où l’on a appris que la première de ces obligations ne sera pas oubliée, avec surtout une participation toujours plus forte aux commémorations et une participation obligatoire au Concours national de la Résistance et de la Déportation (CNRD) – le plus ancien concours de l’Éducation nationale ainsi que le plus important par le nombre de candidats.
En 2019, 8 des 16 prix départementaux destinés aux collégiens ont été remportés par des élèves de l’établissement.
Pour ce qui concerne « l’obligation de préserver la planète », les élèves – notamment les éco-délégués – et l’ensemble des personnels planchent actuellement sur des projets inspirés par le développement durable.
Pour chaque niveau, un enseignement pluridisciplinaire structuré sur des problématiques en relation avec l’environnement sera dispensé aux élèves.
L’installation d’un poulailler pédagogique au sein même du collège, en lien étroit avec un projet intergénérationnel et l’Ehpad Bon Accueil du centre-ville, est désormais sur les rails.
« Plus généralement, résume Christophe Lauras, la politique d’achat de l’établissement a été repensée (papier bénéficiant d’un Écolabel, feutres rechargeables, produits bio, etc.) et la promotion des gestes simples assurée, notamment par les éco-délégués (extinction des lumières, tri, limitation des déchets, etc.). L’application des idées des élèves a permis, par exemple, la limitation du pain non consommé. Sur les dix dernières semaines, les déchets en pain se limitent à environ 3 kg par semaine pour 2600 déjeuners… »