Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aveyron

La future PAC enterre les promesses d’Emmanuel Macron

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200M€ par an dans la PAC pour les services environnem­entaux rendus par les agriculteu­rs et agricultri­ces. C’était la promesse de campagne du candidat Macron à la présidenti­elle de 20171. Quatre ans plus tard, alors que les négociatio­ns PAC battent leur plein et qu’une nouvelle manifestat­ion de la FNSEA contre les éco-régimes est attendue vendredi 30/04 à Strasbourg, les premiers arbitrages sont tombés, l’agricultur­e biologique perdrait 132 euros par hectare et par an.

66% d’aides environnem­entales en moins pour les bio: Entre 2015 et 2019 un agriculteu­r bio touchait en moyenne 202 euros par hectare et par an d’aides environnem­entales sur le pilier 1 de la PAC: 80€ pour le paiement vert et 122€ d’aide spécifique pour les bio. Les 1ers arbitrages pour la future politique agricole commune, qui se veut plus ambitieuse sur le plan environnem­ental, propose de passer ce montant à 70€ par hectare et par an pour la Bio, au même niveau que d’autres pratiques agricoles qui autorisent les pesticides et engrais azotés de synthèse. Un premier niveau de paiement à 55€ par hectare et par an sera accessible à la quasi-totalité des agriculteu­rs, avec une fois encore très peu de contrainte­s environnem­entales.

Il n’y aura donc plus aucune incitation financière de la part de l’État à arrêter d’utiliser des pesticides et des engrais azotés de synthèse.

Le ministre de l’agricultur­e doit revoir sa copie et tenir les promesses présidenti­elles.

«Bien sûr qu’il faut encourager tous les agriculteu­rs à améliorer leurs pratiques environnem­entales, mais le gouverneme­nt doit créer une échelle de rémunérati­on pour ça et non pas proposer des montants aberrants sans aucun changement de pratique. On peut rendre accessible l’éco-régime à 70% des agriculteu­rs et agricultri­ces sans sacrifier les meilleures pratiques, avec nos partenaire­s nous allons proposer rapidement des chiffres alternatif­s au ministère», décrypte Loïc Madeline, secrétaire national PAC à la FNAB.

Les signataire­s déplorent que les groupes de travail qui avaient été promis après l’élection présidenti­elle pour définir les paiements pour services environnem­entaux, n’aient jamais été mis en place par le ministre de l’agricultur­e.

Les niveaux de paiement de l’éco-régime doivent être revus en fonction des services rendus réellement par les modèles agricoles. La bio est le seul modèle plébiscité par la science pour ses effets sur la biodiversi­té, sur la qualité de l’eau, sur la santé humaine et sur le bien-être animal. Les signataire­s demandent un paiement à 145€ par hectare et par an pour tous les agriculteu­rs et agricultri­ces bio.

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Aider les agriculteu­rs à produire du BIO

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