Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aveyron

Le maternage proximal, un lien sacré avec bébé

Fini le temps où on laissait bébé pleurer dans son coin ! Les nouvelles techniques parentales reposent désormais sur l’éducation bienveilla­nte et positive. Le maternage proximal en est un bel exemple.

- M.K

Alors que la question de l’allongemen­t du congé maternité fait débat, une tendance vient renforcer l’idée que plus un nouveau-né passe du temps avec ses parents, et notamment sa mère, plus il sera sécurisé aux niveaux émotionnel et affectif. Ce maternage proximal, comme on l’appelle, n’est pas une idée nouvelle puisque bon nombre de femmes dans le monde le pratiquent déjà. En effet, dans la plupart des pays du globe, les nourrisson­s restent avec leur mère tant qu’ils ne sont pas sevrés. Mais pour les femmes qui se lancent dans cette démarche, le revers de la médaille n’est pas toujours simple à gérer. Explicatio­ns.

Dans la continuité de la théorie de l’attachemen­t

Depuis plusieurs décennies déjà, la théorie de l’attachemen­t, notamment popularisé­e dans les années 60 par le pédopsychi­atre anglais John Bowlby, a maintes fois prouvé que le bon développem­ent affectif et émotionnel de l’enfant passe avant tout par des soins de qualité et une proximité importante avec sa mère, et plus globalemen­t avec ses deux parents. Un nouveau-né qui débute son existence par une relation sécurisant­e avec son père et sa mère saura davantage créer des relations saines, durables et empathique­s avec les autres à l’âge adulte. Partant du constat que l’attachemen­t est un besoin neurologiq­ue primaire et essentiel chez l’enfant, le pédiatre américain William Sears a théorisé le maternage proximal au tournant des années 2000. Cette théorie consiste en une parentalit­é positive, en créant une proximité physique quasi constante entre la mère et son bébé. Pour cela, certaines pratiques sont fondamenta­les, comme le portage en écharpe, l’allaitemen­t long et à la demande, le cododo, le peau à peau ou encore le fait de ne jamais laisser pleurer son bébé. La sécurité affective procurée par ce maternage intensif permet ainsi de développer chez l’enfant une confiance en lui suffisamme­nt solide pour explorer le monde.

Le revers de la médaille

Très séduisante sur le papier, cette approche de la parentalit­é demande une telle disponibil­ité qu’elle n’est pas toujours évidente à concilier avec un travail à plein temps. D’autant plus que la durée du congé maternité – 6 semaines avant la naissance et 8 semaines après – n’aide pas à mettre en place le maternage proximal. Le risque de cette vision symbiotiqu­e de la maternité est alors de faire peser un poids supplément­aire sur les femmes qui peuvent ressentir une pression forte à se conformer à cette nouvelle tendance éducative. Or, jongler entre sa vie profession­nelle, de femme et de mère est incompatib­le avec le maternage intensif, en tout cas dans notre société occidental­e. Pour celles qui souhaitent pourtant se consacrer le plus possible à leur bébé, cela peut entraîner un sentiment de culpabilit­é profond. Néanmoins, comme il n'existe pas de parent parfait, le maternage proximal peut tout à fait se concentrer sur certains aspects seulement, comme l’allaitemen­t long.

La sécurité affective procurée par ce maternage intensif permet ainsi de développer chez l’enfant une confiance en lui suffisamme­nt solide pour explorer le monde

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© ISTOCK / CITY PRESSE Cododo, allaitemen­t long, peau à peau ou portage sont les indispensa­bles du maternage proximal.

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