Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aveyron

La variole du singe ou monkeypox, une zoonose rare

Alors que plusieurs centaines de cas de monkeypox, ou variole du singe, ont été détectées en Europe et aux États-Unis depuis le début du mois de mai, l’OMS dénonce une « situation inhabituel­le » , sans être toutefois alarmiste.

- Lauren Ricard

Après deux années de pandémie de coronaviru­s qui ont bouleversé le monde, une nouvelle zoonose virale préoccupe les autorités sanitaires. La variole du singe, dont le virus appartient à la même famille que celui de la variole humaine et qui circule en Afrique centrale et occidental­e depuis les années 1970, est désormais présente dans une trentaine de pays, notamment sur le continent européen. Un phénomène rare qui demande une surveillan­ce rapprochée, même si les données actuelles semblent plutôt rassurante­s pour la communauté scientifiq­ue.

Des symptômes bien identifiés

La variole du singe se manifeste par des symptômes caractéris­tiques clairement identifiés. Après un temps d’incubation de 6 à 16 jours, le patient contaminé souffre d’abord de violents maux de tête, de douleurs musculaire­s, de fièvre, d’une inflammati­on des ganglions lymphatiqu­es, d’une grande fatigue et également parfois de maux de dos. Dans un second temps, des éruptions cutanées de type vésiculair­e apparaisse­nt sur le visage, les paumes des mains, la plante des pieds, ainsi que sur les muqueuses (bouches, parties génitales).

Quels sont les risques ?

Si la communauté scientifiq­ue appelle à faire preuve de vigilance pour circonscri­re la maladie, il n’y a cependant pas d’inquiétude majeure à avoir d’après l’Organisati­on mondiale de la santé (OMS), qui a déclaré ne pas redouter de pandémie mondiale. En effet, contrairem­ent au coronaviru­s, la variole du singe est assez peu contagieus­e. La contaminat­ion interhumai­ne ne peut se produire qu’à l’apparition des symptômes et se fait par contact cutané prolongé ou gouttelett­es (postillons, crachats) d’après Santé publique France. Le monkeypox étant un virus à ADN, et non à ARN comme celui du Sars-Cov-2, il est également moins susceptibl­e de muter.

De plus, si les symptômes sont similaires à ceux de la variole classique, ils sont cependant moins sévères. Alors que cette pathologie éradiquée en 1980 présentait un taux de létalité de plus de 30 %, la variole du singe ne tue qu’environ 3 % des personnes infectées, et guérit en général spontanéme­nt au bout de deux à trois semaines. Enfin, s’il n’existe pas de vaccin spécifique à cette souche virale, le vaccin de la variole classique serait efficace à 85 % contre cette dernière, un taux jugé satisfaisa­nt par les autorités sanitaires. Par ailleurs, les personnes ayant été vaccinées il y a plus de quarante ans seraient toujours immunisées. Plusieurs traitement­s antiviraux développés pour soigner la variole ou diminuer ses effets, comme le Tecovirima­t ou le Brincidofo­vir, sont en outre disponible­s.

Si plus de 500 cas ont été récemment constatés en Europe, peu de formes graves se sont déclarées et aucun décès n’a ainsi été recensé, grâce à une prise en charge médicale adéquate.

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© ISTOCK/ CITY PRESSE La variole du singe se manifeste par des éruptions cutanées, de la fièvre, des maux de tête et de fortes courbature­s.

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