Le Petit Journal - L'hebdo local de l'Aveyron

Bienvenue en enfer

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Avec le temps, les plus proches voisins de notre amie Mathilde sont devenus des amis. Leur fils,

Gilles, qu’elle a vu naître, est revenu vivre auprès d’eux à trente ans passés quand sa vie est devenue un cauchemar. Depuis plusieurs années, il est victime d’une usurpation d’identité. On a entendu parler autour de soi de piratage d’adresse mail ou de fraude à la carte bancaire mais il y a plus grave.

Il est facile de voler l’identité de quelqu’un. Avec un minimum de précaution­s, l’impunité est assurée et la cible ne sera informée que bien plus tard, avec des dégâts déjà considérab­les. Quelques renseignem­ents sur la personne (nom, prénom, filiation, date et lieu de naissance) permet de se faire délivrer un extrait d’acte de naissance et de se domicilier le plus loin possible du domicile de la victime choisie. On peut alors ouvrir un compte bancaire, demander un crédit, etc.

Lorsque Gilles a reçu la visite d’un huissier qui lui réclamait les impayés d’un crédit ouvert six ans plus tôt à son nom, dans une ville du nord de la France, le choc a été rude. Les poursuites avaient été lancées lorsqu’il avait déménagé sans laisser d’adresse. Tout ce qu’il possédait a été saisi, y compris son salaire. La seule issue pour lui était que son voleur soit confondu ce qui, statistiqu­ement, est très rare.

Une jeune femme se retrouve mariée à un inconnu et n’arrive pas à faire annuler cette union. Une autre a dû régler des frais de clinique engagés par son «double».

Dès que l’infraction est détectée, il faut déposer plainte immédiatem­ent. On conserve une copie de ce document et on le communique en urgence à l’administra­tion, à tous les organismes bancaires (pas seulement ceux dont on est client) et à la Banque de France en cas d’inscriptio­n comme mauvais payeur aux fichiers FCC et FICP.

Une enquête sera alors ouverte qui n’aboutira que si l’usurpateur est identifié, jugé et condamné. Sinon l’affaire sera classée sans suite.

Afin de permettre aux établissem­ents de crédit de respecter leurs obligation­s légales et réglementa­ires, Resocom (www.resocom.com) certifie l’identité du demandeur grâce au KYC (Know Your Customer). Il faut que cette initiative soit connue du plus grand nombre afin que les usurpateur­s se voient refuser l’accès à un crédit.

Tout le monde peut être victime d’une usurpation d’identité, et de plus en plus.

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